Le gouvernement libanais pris dans la tourmente syrienne
Le président libanais examine la possibilité de former un nouveau gouvernement. Michel
Sleimane a en effet entamé des consultations avec les diverses forces politiques du
pays pour mettre un terme à la crise qui est née après l’assassinat le 19 octobre
du chef des renseignements, Wissam al-Hassan. Sa mort a ravivé les tensions entre
les différents partis politiques.
L’actuel gouvernement dirigé par Nadjib
Mikati et soutenu par le Hezbollah, proche de la Syrie, est ainsi fortement contesté
par l’opposition, dirigée par l'ex-Premier ministre Saad Hariri. Ce dernier accuse
le régime de Bachar al-Assad d’être derrière l’attentat et a posé comme préalable
à toute discussion sur un éventuel nouveau gouvernement, la démission du cabinet Mikati.
Le Hezbollah sous le feu des critiques
Selon Paul Delmotte,
professeur de politique internationale à l’Institut des Hautes Études des Communications
Sociales à Bruxelles et spécialiste du Proche Orient, une partie de la population
libanaise et de la classe politique refusent de voir un gouvernement « dirigé ou guidé
» par le Hezbollah qui a reconnu officiellement soutenir et appuyer le régime syrien,
dans la droite ligne de l’Iran, soutien du Hezbollah et de Bachar al-Assad. « Le Liban
subit les effets de la crise syrienne » souligne l’universitaire qui rappelle également
que le Liban « participe aussi » au conflit chez son voisin, par le biais de livraisons
d’armes aux rebelles syriens.
Paul Delmotte répond aux questions de Thomas
Chabolle
(Photo : des
soldats libanais patrouillent dans le quartier de Bab al-Tabbaneh à Tripoli ce mercredi
23 octobre ; la tension est encore vive après l'assassinat le 19 octobre du chef des
renseignements)