Une parole forte et libre, celle du père blanc Bernard Ugeux, missionnaire depuis
trois ans à Bukavu, sur un sujet grave qui mine la vie quotidienne des Congolais vivant
au Kivu depuis des années : celui des femmes violées.
Depuis 1994 et l’exfiltration
des auteurs du génocide rwandais dans l’est de la République démocratique du Congo,
des dizaines de milliers de femmes se sont faites agressées sexuellement ; un chiffre
officiel qui ne représenterait que la moitié des viols commis, les femmes préférant
se taire.
Victimes des génocidaires, des différentes milices opérant dans
la région (FDLR, et M23 pour n’en citer que quelques-uns), ces femmes vivent la plupart
du temps à la campagne, mais de plus en plus de viols sont commis dans les villes.
Au cours de trois rendez-vous, le père blanc Bernard Ugeux revient sur ce drame trop
souvent passé sous silence qui ruine la vie de ces femmes et qui mine l’ensemble de
la société. Les répercussions sur les familles sont notamment très importantes et
ont des conséquences qui dépassent de loin le simple cercle familial.
Le
père Bernaurd Ugeux répond aux questions de Marie Duhamel
(Photo : une
mère congolaise déplacée avec ses enfants dans le camp de Kibati, cet été après des
affrontements dans le nord du Kivu ; les femmes sont les premières victimes du conflit
qui ravage depuis des années l'Est de la RDC)