La ferveur des chrétiens chinois à la rescousse de l'Europe
“Comme la calamité engendre la prospérité, ainsi dans la mollesse se cache la calamité
». Cette phrase du philosophe Lao Tseu est citée dans une lettre envoyée au Synode
par l’évêque chinois de Fengxiang, dans la région du Shaanxi, Mgr Lucas Ly Jingfeng.
Aucun évêque n’a pu venir de Chine continentale pour le Synode, alors que l’un des
trois présidents-délégués, n’est autre que l’archevêque de Hong Kong, Mgr John Tong
Hon.
« Dans les Eglises hors de Chine, écrit le prélat interdit de sortie,
la tiédeur, l’infidélité et la sécularisation des fidèles ont contaminé de nombreux
prêtres. » Au contraire, souligne Mgr Ly Jingfeng, dans l’Eglise de Chine, les laïcs
sont plus pieux que les prêtres ». Et de s’interroger : « La piété, la fidélité, la
sincérité et la dévotion des laïcs chrétiens chinois ne peuvent-elles pas secouer
les prêtres du reste du monde ? »
La foi risque de s'éteindre comme une
flamme qui ne peut s'alimenter
L’évêque chinois se dit alors très ému par
la tristesse du Pape face à ce constat : dans de vastes zones de la terre la foi court
le risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus de quoi s’alimenter ».
« Nous sommes devant une profonde crise de la foi, écrit-il encore aux pères synodaux,
nous sommes face à une perte du sens religieux et cela représente le plus grand défi
pour l’Eglise d’aujourd’hui ».
Mgr Ly Jingfeng reprend alors les paroles du
Pape pour dire que « le renouveau de la foi doit représenter la priorité absolue du
travail de toute l’Eglise de notre temps ». Précisant pour conclure ne pas vouloir
mentionner la politique dans la mesure « où elle est toujours transitoire », l’évêque
chinois espère au moins que la foi des chrétiens chinois puisse consoler Benoît XVI.