Editorial européen : "Pourquoi une Année de la foi?"
L’Eglise a un nouveau thème. Pendant un peu plus d’un an, c’est-à-dire depuis l’anniversaire
de l’ouverture du Concile, le 11 octobre dernier, jusqu’à la fête du Christ Roi l’an
prochain, des événements, des rencontres, des congrès et des réunions auront lieu
sous l’égide de l’Année de la Foi. Depuis le jour où le Pape annonça, en octobre 2011,
cette année particulière, il fut clair qu’après l’année paulinienne et l’année sacerdotale,
il devait y en avoir une nouvelle, consacrée à ce grand projet qu’est la nouvelle
évangélisation.
Cette Année de la Foi a dors et déjà tous les éléments qui
confèrent normalement aux grands événements : une ouverture et une fête conclusive,
des moments culminants, un logo créé pour l’occasion, etc. Le Vatican ne sera pas
le seul lieu où se dérouleront les temps forts de cette Année de la Foi. Si tout se
passe comme prévu, de nombreuses églises y participeront avec des événements organisés
localement, des rencontres, des célébrations, des congrès, des expositions et autres,
toujours sous le signe de cette année particulière.
Même si une année thématique
comporte toujours le risque des grands événements quand des milliers de personnes
se rassemblent. Il s’agit d’un problème souvent évoqué à l’occasion des Journées Mondiales
de la Jeunesse. L’état d’esprit, la musique et l’atmosphère particulière peuvent faire
changer les personnes et leurs perceptions, mais ensuite tout le monde rentre chez
soi, retrouve son quotidien et il est difficile de revivre l’état d’esprit d’alors.
On pourrait vivre une chose similaire lors de ces événements particuliers qui marqueront
l’Année de la Foi.
Il est dans la nature des choses que les événements durent
le temps qu’ils durent. La foi et, surtout la foi quotidienne, appelle à quelque chose
de plus. La foi implique du temps, du témoignage, et de la transmission. Elle veut
changer le fidèle. L’esprit du moment, même s’il est beau, ne suffit pas. L’Année
de la Foi ne peut se limiter à une série d’événements.
Que veut dire Année
de la foi ? Benoît XVI l’a dit brièvement dans son homélie datant du 16 octobre de
l’année dernière, quand il annonça cette Année de la Foi. A cette occasion, il utilisa
essentiellement des verbes actifs : donner, guider, renforcer, faire des dons et naturellement
annoncer. Le Pape veut voir, pour reprendre son exacte expression, « une impulsion
pour toute l’Eglise ». Un peu plus tard le même jour, pendant l’Angélus, le Pape a
précisé de nouveau l’objectif de cette année : il ne s’agit pas d’un anniversaire,
celui du Concile en tant que tel, mais d’une sustentation et d’une annonce. L’Année
de la Foi veut donc être quelque chose d’actif, ou mieux, elle veut réveiller une
vivacité de la foi.
L’Année de la foi peut donner, même en tant qu’événement,
une contribution importante. La parole clé est « impulsion ». Les rendez-vous et les
rencontres, les messes et les concerts n’offriront pas une solution pour toutes les
questions ouvertes, mais ils peuvent faire émerger les questions et pour cette raison,
ces événements sont très utiles. Ils permettent de se faire une idée des problématiques.
L’Année de la Foi est donc une contribution à ce que veut faire le Synode
des évêques qui se tient en ce mois d’octobre au Vatican et c’est également la continuation
de ce que veut faire la mémoire du Concile Vatican II : une mise à jour de la mise
à jour. Cela fait du bien à l’Eglise de s’occuper, un an durant, de ces questions
de l’annonce de la foi au temps d’aujourd’hui et cela fait du bien de savoir que tous
le feront. C’est précisément cela que veut susciter l’Année de la foi. Tout le reste
doit s’accomplir, comme toujours dans le quotidien.