Benoît XVI : "Le christianisme est un arbre en perpétuelle aurore"
Ce vendredi midi, Benoît XVI déjeune en Salle Paul VI avec l’ensemble des pères synodaux,
les présidents des conférences épiscopales ainsi que l’archevêque de Canterbury et
Primat de l’Eglise anglicane, Rowan Williams, et le Patriarche œcuménique de Constantinople,
Sa Béatitude Bartoloméos I qui a déjà été reçu ce matin par Benoît XVI. A ce déjeuner
participeront également l’ensemble des évêques qui ont participé il y a 50 ans au
Concile Vatican II et dont les conditions de santé sont assez bonnes pour leur avoir
permis ce déplacement à Rome à l’occasion du lancement, jeudi, de l’Année de la Foi.
69 pères conciliaires sont encore en vie, mais seulement une dizaine d’entre
eux étaient présents à la célébration qui s’est tenue ce jeudi matin place Saint Pierre.
Le Pape les a également reçus en Salle Clémentine ce vendredi midi.
Le christianisme
un arbre en perpétuelle aurore
Sans s’étendre sur leurs souvenirs communs
de cette période « si vivante, riche et féconde » que fut celle du Concile, le Pape
préfère insister sur ce mot de Jean XXIII « aggiornamento », une parole italienne
qui signifie « une mise à jour » et qui fut prononcée comme un leitmotiv pendant toute
la durée du Concile. En ayant recours à ce terme, explique Benoît XVI, Jean XXIII
a eu une intuition valable à l’époque comme aujourd’hui. « Le christianisme ne doit
pas être considéré comme « quelque chose appartenant au passé », ne doit pas non plus
être vécu avec un regard tourné « en arrière », parce que Jésus est passé, présent
et pour l’éternité ».
« Le christianisme est toujours nouveau » et le Pape
recourt à une métaphore : il ne peut être considéré comme un arbre qui, s’étant pleinement
développé et ayant donné tous ses fruits, un beau jour vieillit et arrive au crépuscule
de son énergie vitale. Pour Benoît XVI, le christianisme est un arbre « en perpétuelle
aurore ».
Aussi, poursuit-il devant les pères conciliaires, « cet « aggiornamento
» ne signifie pas une rupture avec la tradition, mais en exprime la continuité vitale
; il ne signifie pas réduire la foi, l’abaissant à la mode des temps, à la mesure
de ce qui plaît, à ce qui plaît à l’opinion publique, mais tout le contraire : comme
le firent les pères conciliaires, nous devons (…) apporter l’aujourd’hui de notre
temps à l’aujourd’hui de Dieu ».
La pureté de la foi est nécessaire à l'évangélisation
Avec
le Concile, l’Eglise a appris qu’elle devait toujours parler à l’homme contemporain,
mais ceci ne peut advenir que « grâce à la force de ceux qui ont des racines profondes
en Dieu, qui se laissent guider par lui et vivent dans la pureté leur propre foi ».
« La mémoire du passé est précieuse, mais n’est pas une fin en soi », conclut
Benoît XVI. Pour lui, l’Année de la Foi, qui s’est ouverte jeudi, est la meilleure
manière de commémorer le Concile : « se concentrer sur le cœur de son message, un
message de foi en Jésus, l’unique sauveur du monde ».