A la veille du sommet de la Francophonie à Kinshasa, regain de violences au Kivu
Alors qu'approche le sommet de la Francophonie, du 12 au 14 octobre à Kinshasa, Amnesty
International appelle ce mercredi le gouvernement de la République Démocratique du
Congo à prendre « de toute urgence des mesures pour faire cesser les violences dans
l'est du pays et amener tous les responsables présumés de ces actes à rendre des comptes.
»
« Escalade » et « multiplication » de la violence
De retour
d’une mission dans l’est du pays, une délégation de l’ONG de défense des droits de
l’homme dénonce, dans un communiqué, les exactions commises par plusieurs groupes
armés locaux et étrangers.
Amnesty a ainsi « recueilli des informations sur
des cas de viol, d'exécutions sommaires, de recrutement forcé de civils, y compris
d'enfants, de pillages et de collecte illégale d'impôts par différents groupes armés
». L’ONG évoque une « escalade de la violence », ainsi qu'une « multiplication » des
violences ethniques, regrettant enfin que « l’impunité pour les violations du droit
international humanitaire et relatif aux droits humains soit devenue la règle en RDC
».
Selon l’ONG, la montée de la violence en République démocratique du Congo
est causée par le fait que l’armée congolaise concentre depuis le mois de mai dernier
ses actions sur le Mouvement du 23 mars, laissant ainsi d’autres groupes armés agir
impunément.
Achraf Sebbahi est responsable du Programme Afrique-RDC auprès
d’Amnesty International. Il répond à Nadège Decremps :
Trois
jours avant son premier déplacement en Afrique, le président français a, sur le dossier
du Kivu, pris la défense de la RDC. Au coté du secrétaire général des Nations Unies
qui se trouvait à Paris, François Hollande a évoqué ce mardi « l’agression » dont
le pays est l’objet dans sa partie Est et réclamé une meilleure protection de ses
frontières.
Le président français s’est montré plus sévère en revanche sur
la politique menée par Joseph Kabila. « La situation dans ce pays est tout à fait
inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie et de la reconnaissance de l’opposition
».
François Hollande appelé à ne pas se rendre à Kinshasa
Cet
été, François Hollande avait été pris à partie par l’opposition congolaise et par
plusieurs associations se trouvant en France qui lui avait demandé de ne pas se rendre
à Kinshasa pour ne pas « conforter » le régime en place qu’ils jugent illégitime.
A
la suite de cette déclaration tranchante du chef de l’Etat français, le porte-parole
du gouvernement a déclaré que ce jugement ne correspondait à « aucune réalité » ajoutant
que c’est au peuple congolais d’accepter ou de ne pas accepter une situation au Congo
».