Les débats ont commencé dans la matinée du 8 octobre au Synode des évêques sur la
nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne. C’est la XIII°
assemblée générale ordinaire, la V° assemblée synodale depuis le début du pontificat
de Benoît XVI. 262 Pères Synodaux participent à l’assemblée. 251 étaient présents
lundi matin. Les plus nombreux sont les Européens. La majorité ont été élus. 40 ont
été nommés par le Saint-Père. Dans l’assemblée siègent aussi des délégués fraternels,
trois Invités spéciaux, 45 experts et 49 auditeurs.
La première matinée a
été marquée par une méditation du Pape, un mot de salut d’un des trois présidents-délégués,
Mgr John Tong Hon, évêque de Hong-Kong, l’introduction du Secrétaire général du Synode,
Mgr Nikola Eterovic, et la « Relatio ante disceptationem », le rapport avant le débat
général, prononcé par le Rapport général, le cardinal Donald William Wuerl, archevêque
de Washington
Les chrétiens doivent surmonter le Syndrome de l'embarras
Une
salle bondée. Pas une seule place de libre. L’Eglise mobilise ses forces pour affronter
le tsunami de la sécularisation. La formule a été lancée par le Rapporteur général,
chargé de planter le décor. Le cardinal Donald William Wuerl, archevêque de Washington,
l’a fait avec une efficacité toute américaine en allant droit au but, sans atermoiements.
Selon lui, la crise remonte aux années 70-80 : catéchèse insuffisante ou incomplète,
aberrations dans la pratique liturgique, ignorance religieuse, baisse de la pratique
sacramentelle, herméneutique de la discontinuité ; et puis les péchés de quelques
uns qui ont encouragé une méfiance à l’égard de certaines structures fondamentales
de l’Eglise.
Selon le cardinal Wuerl, une grande partie des fidèles n’était
pas préparée à faire face à la vague séculariste. C’est donc l’Eglise elle-même qui
doit faire son examen de conscience. Les chrétiens doivent retrouver l’audace et la
confiance, « recapturer » leur identité et l’authenticité de leur foi. Il faut – souligne
l’archevêque de Washington, qui manie bien l’art de la formule - surmonter le «syndrome
de l’embarras » qui vient du manque de confiance dans la vérité de la foi et dans
la sagesse du magistère.
Ramener au bercail les brebis égarées
Mais
cette Eglise n’est pas moribonde. Les premiers intervenants soulignent au contraire
que ce Synode arrive au bon moment : des jeunes de plus en plus nombreux cherchent
des réponses que le monde ne peut leur apporter. Autre source d’optimisme : le foisonnement
des mouvements ecclésiaux et des nouvelles communautés. En introduisant les travaux,
le Secrétaire général du Synode, Mgr Nikola Eterovic, a évoqué la parabole de la brebis
égarée. Car l’objectif prioritaire de cette assemblée c’est bien de ramener au bercail
ceux qui se sont éloignés.
Un des présidents délégués, l’évêque de Hong Kong,
vient d’un contexte différent : son diocèse compte plus de mille catéchistes volontaires
; plus de 3 000 adultes ont été baptisés lors de la veillée pascale. C’est la peur
de vivre sous le régime communiste qui a ramené les non pratiquants vers l’Église.
Mgr John Tong Hon a expliqué que le mot crise est composé des deux idéogrammes « danger
» et « opportunité ».
Retour à la case départ ?
Au cours d’une
conférence de presse, à la mi-journée, Mgr Claudio Maria Celli qui préside la Commission
pour l’Information fera part aux journalistes de sa préoccupation : celle de trouver
un langage adapté pour présenter l’Evangile dans la culture des hommes d’aujourd’hui.
Certains déjà proposent le modèle des premières communautés chrétiennes. Un retour
aux sources en quelque sorte.
Quant à Benoît XVI, il fustige la tiédeur de
certains chrétiens et recommande deux points essentiels : confession et charité. (Synthèse
réalisée par Romilda Ferrauto)