2012-10-07 13:11:40

Assise : La crise économique s'invite au Parvis des Gentils


Une nouvelle édition du Parvis des Gentils s’est achevée ce samedi soir dans la ville de Saint François en Italie. Du couvent à la basilique supérieure, les lieux les plus symboliques de la ville d’Assise, en Ombrie, ont été le théâtre de deux jours de réflexion autour du thème « Dieu, cet inconnu – dialogue entre croyants et non croyants ». Quarante religieux et laïcs ont ainsi débattu sur des sujets spirituels culturels, sociaux et économiques.

Cardinal Ravasi : En ces temps de crise, «l’Eglise doit contribuer à un réveil éthique»

La crise économique de l'europe et de l'Italie fut la toile de fond des débats. Ce samedi soir, le chef du dicastère organisant cet événement a conclu les deux jours de travaux, en insistant sur le rôle à jouer pour l’Eglise en ces « temps d’incertitude », une expression emprunté au président italien, Giorgio Napolitano à l’ouverture des débats. Le Cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, a estimé que l’Eglise doit contribuer au réveil éthique, condamnant à haute voix la mauvaise utilisation de l’argent public et l’évasion fiscale. « Si on ne paie pas les taxes, a-t-il dit, il est inutile de faire des dons de bienfaisance. » De son côté, le ministre italien du développement économique, qui concluait les rencontres d’Assise avec le cardinal Ravasi, Corrado Passera a lancé un appel à l’unité pour tenir bon face à la crise.

« Le cri des pauvres »

Samedi après-midi, lors d’un atelier intitulé « le cri des pauvres », Luigino Bruni exhortait, lui, à adopter un comportement solidaire. Pour l’économiste italien, le déséquilibre des richesses ne dépend pas du PIB par habitants, c’est le fruit d’un rapport politique et relationnel malade. « Les investissements ne suffiront pas à éradiquer la pauvreté, si on ne s’inspire pas du baiser aux lépreux de Saint François. »
Evidemment, le Parvis des Gentils d’Assise fut aussi dédié à des entretiens portés sur la foi. Parmi les échanges pris d’assaut par les croyants et non croyants rassemblés à Assise, celui du philosophe Giulio Giorello et du prieur de Bose, Enzo Bianchi, sur le thème « Contemplation et méditation. »
« Contempler signifie toujours s’adresser à un autre. Meme si cet « autre » n’a pas de majuscule pour les non croyants », a affirmé Enzo Bianchi. Faisant écho à ces propos, le philosophe italien a estimé que la contemplation doit être entendue comme « une activité qui unit les hommes intelligents, disposés à « comprendre » les raisons des autres ». Au regard de son étymologie latine, l’« intelligence » suppose la capacité de discernement et de créer du lien entre les choses. L’« intelligence » vient du latin , « discerner » ou « comprendre », un mot composé du préfixe « entre », et du verbe « cueillir », « choisir », « lire ».


(Photo : Le Cardinal Ravasi, à gauche, écoute le président de la République italienne Giorgio Napolitano, au centre)







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