Commentaire de l'Evangile du dimanche 14 octobre

Le Père Pascal Montavit commente pour nous l'Evangile de ce dimanche 14 octobre. Il s'agit de l'Evangile de Marc, chapitre 10, 17-30 : "Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l'aimer ".

Ecoutez :


14 octobre, 28° dimanche ordinaire


L’Évangile de l’homme riche qui demande à Jésus comment hériter de la vie éternelle est un récit bien connu. Il résonne en nous comme une Béatitude : « Bienheureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux ».
Etre pauvre, c’est reconnaître avant tout que je suis créé par Dieu, que je dépends de Dieu. Dans son style percutant, Paul nous rappelle cette même vérité de foi dans l’Épitre aux Corinthiens : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifier comme si tu ne l'avais pas reçu ?». Invitation donc à rester humble devant Celui qui nous a tout donné, même son Fils.

Mais cet Évangile nous propose encore d’autres enseignements. Il nous apprend tout d’abord que la loi ne suffit pas à combler le cœur de l’homme. L’homme riche affirme avoir accompli tous les commandements depuis sa jeunesse. Jésus ne le dément pas. Il s’agenouille devant Jésus. Le Seigneur accepte sa salutation. Il l’appelle « Bon Maître ». Jésus lui montre la puissance d’une telle affirmation en lui rappelant que Dieu seul est bon. Mais l’homme riche demeure angoissé. Il sait qu’il n’a pas encore obtenu cette vie éternelle que tout homme désire. Pour lui, Jésus est un ‘Maître’, en grec didaskalos, c'est-à-dire celui qui enseigne la loi. Mais si Dieu est un simple législateur, alors Il ne peut pas combler l’attente qui habite le cœur de l’homme.

La réponse de Jésus à cette attente est un double geste : il pose avec insistance son regard sur lui, puis il l’aime. Il n’y a pas de paroles, seulement le regard d’amour de Jésus posé sur un homme angoissé. C’est ce même regard qui se pose sur Matthieu le collecteur d’impôt et qui ensuite, seulement ensuite, lui dit : « Suis-moi » ; c’est ce même regard qui se pose sur Pierre lorsque celui-ci le renie pour la troisième fois. Un regard qui conduit Pierre à pleurer amèrement sa trahison. C’est ce même regard qui se pose aujourd’hui sur moi et qui me dit « Je t’aime, suis-moi ». Le regard de Jésus transforme. Il remplit le cœur de l’homme de l’amour de Dieu.

Cet Évangile nous enseigne aussi que la joie est liée au don. L’homme riche devient sombre et s’en va tout triste car il avait de grands biens, une richesse à laquelle il ne voulait pas renoncer. Comme nous le dit saint Paul lorsqu’il quitte Ephèse pour se rendre à Jérusalem, où il sera arrêté : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ».

L’appel de Dieu fait parfois peur ! Si je choisis de suivre Jésus, il pourrait bien me demander, à moi aussi, de tout quitter, maison, frères, sœurs, mère et père…A certains, il est vrai, Dieu adresse cet appel radical. Mais pas à tous cependant. Ce qu’Il demande à chacun, à tout homme, c’est de Le mettre à la première place chaque jour de sa vie. Jésus m’appelle à le suivre d’un cœur libre afin qu’Il puisse répandre en mon âme ce bonheur que le monde est incapable de me donner.