Le soulagement est grand. Le parquet général égyptien a ordonné jeudi la libération
de deux enfants de confession chrétienne âgés de neuf et dix ans. Ils étaient accusés
d'atteinte à l'islam, selon une source judiciaire. Les deux enfants avaient été arrêtés
cette semaine, après une plainte les accusant d’avoir uriné sur des papiers contenant
des versets du Coran. Une affaire qui rappelle étrangement celle de la petite Rimsha
Masih, accusée de blasphème au Pakistan, et qui croupit toujours en prison.
L'intervention
de Mohamed Morsi?
Selon une source au bureau du procureur, les deux enfants
ont retrouvé la liberté en raison de leur jeune âge. Mais il se murmure aussi que
le président égyptien lui-même serait intervenu pour les faire libérer. "J'ai présenté
une demande au président Morsi que son assistant copte, Samir Morcos, a aidé à lui
faire parvenir, et effectivement le président a donné pour instruction au procureur
général de relâcher les deux enfants" affirme Naguib Guebraïl, un militant copte cité
par l’AFP. Le chef d’Etat a convenu que "leur détention était contraire aux conventions
internationales relatives aux droits de l'enfant signées par l'Egypte", ajoute-t-il.
Les coptes dans le viseur de la justice égyptienne
En Egypte,
c’est la première fois qu’une telle accusation était retenue contre des enfants. Mais
la situation des coptes ne va pas en s’améliorant. Un enseignant copte a récemment
été condamné à six ans de prison pour avoir critiqué sur Facebook le prophète Mahomet,
et le président Morsi. Le 17 octobre prochain, un autre copte, accusé d’avoir diffusé
des extraits du film « L’innocence des musulmans » sur internet, comparaîtra devant
la justice égyptienne.
(Photo : Au Caire, le minaret d'une mosquée devant
la cathédrale copte Saint Marc)