Mgr Mamberti intervient à l'ONU sur l'Etat de droit
“La valeur transcendante de la dignité humaine offre à l’état de droit un fondement
des plus stables parce qu’il correspond à la vérité de l’homme créé par Dieu ». Mgr
Dominique Mamberti, secrétaire du Vatican pour les Rapports avec les Etats, intervenait
en début de semaine à New York lors d’une réunion de très haut niveau de l’Assemblée
générale de l’Onu sur l’Etat de droit au niveau national et international.
Bernard
Decottignies
« Le Saint-Siège apprécie ce qui a été mis en relief concernant
le lien entre l’état de droit et le respect des droits de l’homme, mais désire souligner
« combien il faut aller au-delà du simple établissement de procédures qui garantissent
une origine démocratiques aux normes et un consensus de fond de la part de la communauté
internationale ». Mgr Mamberti est on ne peut plus clair. Le respect formel est insuffisant
pour garantir un état de droit effectif au niveau national ou international.
Car,
tout d’abord, tenait-il à souligner, nous avons un quotidien de plus en plus complexe
qui « détermine une prolifération de normes et de procédures », aux multiples applications,
parfois même jusqu’à se contredire. Par ailleurs, nous trouvons des visions anthropologiques
partielles. Là où les critères objectifs, capables de guider l’activité législative,
font défaut, l’affirmation de l’Etat de droit se réduit à un simple « gouvernement
des règles ». L’Etat de droit peut même alors dégénérer, comme c’est arrivé durant
les régimes totalitaires du 20ème siècle.
Dans l’expression « Etat
de droit », soulignait Mgr Mamberti, le droit devrait être compris comme « justice
» et se pose donc la question de comment reconnaître ce qui est vraiment juste. Le
représentant du Vatican reconnaissait que « les conquêtes et les déclarations sur
les droits de l’homme, offrent « un important point de référence, mais ne sont pas
suffisantes, sauf à les replacer toujours dans l’esprit dans lequel elles ont été
formulées et dans leur contexte historique ».
Ainsi en va-t-il de la Déclaration
universelle des droits de l’homme, fruit d’un long processus juridique et politique
au fil des siècles. Mais pour Mgr Mamberti, la seule raison positiviste ne sera en
mesure que d’engendrer un système de normes édifié seulement sur des raisons utilitaires,
alors que la foi dans la dignité transcendante de la personne humaine, se révèle l’indispensable
clé de lecture des droits codifiés dans ces documents mêmes qui fondent l’Onu, et
l’outil indispensable pour leur effective promotion ».
En d’autres mots, si
l’on a qu’une vision matérialiste de la personne humaine, malgré l’Etat de droit apparent,
la volonté des puissants prévaut souvent sur celle des plus faibles. A l’inverse,
soulignait Mgr Mamberti, la valeur transcendante de la dignité humaine offre à l’Etat
de droit un fondement des plus stables parce qu’il correspond à la vérité de l’homme,
créé par Dieu. Et cela permet à l’Etat de droit d’atteindre son véritable objectif
: la promotion du bien commun.