10 ans après le drame du Joola, on attend toujours des réponses

Il est des drames dont on ne reparle que lors de funestes anniversaires. il y a tout juste 10 ans, le 26 septembre 2002, le ferry sénégalais Joola qui reliait Dakar à Ziguinchor, en Casamance, au sud-ouest du Sénégal, sombrait au large de la Gambie. La tragédie a fait au moins 1 863 morts et disparus, plus de 2 000 morts selon les associations des familles des victimes, et 64 rescapés. Ce mercredi des commémorations doivent avoir lieu à Dakar et Zinguichor. Dix ans après le drame ,les familles des victimes réclament toujours que justice soit faite. Olivier Bonnel
Les plaies sont toujours à vif 10 ans après la catastrophe. En 2003, la justice sénégalaise avait classé l’affaire concluant à la seule responsabilité du commandant de bord, disparu dans le naufrage. L’espoir renaît en 2008 suite à la plainte des 22 familles de victimes françaises : neuf hauts responsables civils et militaires sénégalais sont visés par des mandats d'arrêt internationaux, mais le régime d’Abdoulaye Wade menace la France de représailles judicaires. Après la catastrophe, l’ancien président du Sénégal avait appelé à une « introspection collective » mais rien n’a été fait. L’accession au pouvoir de Macky Sall a rallumé quelques espoirs. Au-delà des responsabilités, des questions simples se posent : comment un bateau de 480 places a pu accueillir près de 2000 passagers ? Pourquoi les premiers secours ont été déclenchés seulement 11 heures après le drame ? Ce sont ces réponses qu’attendent les familles. Elles souhaitent que l’épave du Joola soit renflouée pour livrer ses secrets, et que le mémorial promis soit vraiment érigé afin de faire leur deuil.
(Photo: le cimetière de Kabedio Niafrang à Ziguinchor, où sont enterrées les victimes du Joola)