2012-09-24 14:44:40

Attentat suicide contre une église : Boko Haram continue de sévir au Nigéria


La Conférence des évêques catholiques du Nigéria se dit bouleversée par le nouvel attentat perpétré dimanche contre la cathédrale catholique de Bauchi, dans le Nord du pays alors que les fidèles sortaient de la messe dominicale. Le bilan est de trois morts et 46 blessés. L'attentat suicide n'a pas été revendiqué mais il rappelle de précédentes attaques menées par le groupe islamiste radical Boko Haram, considéré comme responsable de la mort de plus de 1 400 personnes depuis 2010.

Interrogé par l’agence vaticane Fides, le président de la Conférence épiscopale affirme que les chrétiens ne doivent pas se laisser intimider par cette violence. Mgr Kaigama les invite à s’efforcer de continuer à mener leur vie habituelle. De son côté, Maurizio Misitano, membre de l’ONG augustinienne Apurimac, souligne que l’objectif de Boko Haram est de déstabiliser le pouvoir. Pour y parvenir - dit-il - ils tentent de provoquer une guerre entre les chrétiens et les musulmans. Les attaques contre les forces de l’ordre et les structures de l’Etat sont d’ailleurs très fréquentes. Jusqu’ici les mesures prises par les autorités se sont révélées inefficaces. Le Nigéria est l’Etat le plus peuplé d’Afrique ; il abrite à lui seul le quart des Africains. C’est l’un des principaux producteurs de pétrole du monde.

La société civile se mobilise

Des associations sont en train de se mobiliser pour favoriser la paix et le dialogue. Elles regroupent des représentants de l’Eglise catholique, des musulmans, des politiques, des laïcs…. Une conférence internationale s’est tenue les 19 et 20 septembre à Jos avec des représentants des ambassades du Canada, Italie, Allemagne, Espagne, Royaume Uni, Etats-Unis. Les participants se sont déclarés convaincus que la solution de la crise passe par le dialogue interculturel et interreligieux et par le renforcement de la société civile.

Les attaques contre des églises chrétiennes le dimanche au moment de la messe étaient quasi hebdomadaires durant les premiers mois de cette année, souligne l'AFP, mais les violences ont diminué ces dernières semaines. Les forces de l’ordre nigérianes ont récemment multiplié les opérations coups de poing dans les milieux islamistes. La semaine dernière, elles auraient éliminé plusieurs dirigeants de la secte. Mais Boko Haram est un mouvement tenace d'autant plus difficile à terrasser aujourd’hui que des intérêts politiques nationaux et les tentacules d’al-Qaïda au Maghreb islamique sont venus se greffer à des revendications strictement religieuses.








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