Le Pape aux évêques français :"Défendre la vie et la famille n'est en rien rétrograde"
Les évêques français du Grand Ouest sont en visite ad limina. La première depuis la
visite apostolique de Benoît XVI en France en 2008. Une trentaine d’évêques ont ainsi
été reçus ce vendredi matin par le Pape à Castelgandolfo. L’occasion de leur rappeler
l’impératif de la nouvelle évangélisation – thème d’une toute prochaine Assemblée
synodale – et l’Année de la foi qui va marquer en octobre le cinquantenaire de l’ouverture
des travaux du Concile Vatican II. Mais le Pape s’est aussi concentré sur divers aspects
de la vie ecclésiale en France.
Le compte-rendu de Bernard Decottignies
Benoît
XVI a recommandé aux évêques d’être de vrais pasteurs pour leurs prêtres, surtout
les plus jeunes, car « la surcharge de travail qui pèse sur eux » crée une obligation
accrue de « veiller à leur bien, matériel tout d’abord, mais surtout spirituel ».
Qu’en sera-t-il sinon de la fécondité de leur ministère ? Et le Pape s’est félicité
des initiatives prises à cet égard, dans cette conscience que « de nos jours, les
ouvriers de l’Evangile sont en petit nombre ». Autre préoccupation : l’organisation
de la vie paroissiale. Pour le Pape, « le risque existe d’une « bureaucratisation
de la pastorale », se focalisant sur les structures, l’organisation et les programmes,
qui deviendraient « autoréférentiels », à usage exclusif des membres de ces structures.
Celles-ci n'auraient alors que peu d’impact sur la vie des chrétiens éloignés de la
pratique régulière. « L'évangélisation demande, en revanche, de partir de la rencontre
avec le Seigneur, dans la prière, puis de se concentrer sur le témoignage à donner
afin d’aider nos contemporains à reconnaître et à redécouvrir les signes de la présence
de Dieu. » Il est donc nécessaire que dans les réorganisations pastorales, soit toujours
confirmée la fonction du prêtre. Se félicitant par ailleurs du travail
mené par les laïcs dans l’animation chrétienne des réalités temporelles au sein desquelles
il agissent, le Pape a rappelé la nécessité de « veiller au respect de la différence
entre le sacerdoce commun de tous les fidèles et le sacerdoce ministériel de ceux
qui ont été ordonnés au service de la communauté, différence qui n’est pas seulement
de degré, mais de nature. Autre impératif : la fidélité au dépôt intégral de la foi
telle qu’elle est enseignée par le Magistère authentique et professée par toute l’Église.
Benoît XVI prenait soin enfin de rappeler que la famille « est le fondement
de la vie sociale ». « Une famille menacée en bien des endroits, par suite d’une conception
de la nature humaine qui s’avère défectueuse. Défendre la vie et la famille dans la
société n’est en rien rétrograde », a souligné le Pape. « Nous avons là un véritable
défi à relever. Mariage et famille sont des institutions qui doivent être promues
et garanties de toute équivoque possible quant à leur vérité. »
Certains
évêques rencontraient le Pape pour la première fois. Une émotion particulière pour
eux, et l’occasion aussi d’un dialogue sincère. Mgr Thierry Scherrer, évêque
de Laval, évoque pour nous cette toute première rencontre.
Entamée le
20 septembre, la visite Ad limina des évêques du Grand Ouest de la France se poursuivra
jusqu’au 29 septembre. Les 2 autres groupes d’évêques français viendront à Rome entre
le 12 novembre et le 3 décembre.