Messe du Pape à Beyrouth: "La souffrance n'est pas vaine"
350 000 personnes étaient rassemblées ce dimanche matin sur le « Beirut City Waterfront
», un vaste espace aménagé sur la mer, devant les buildings flambant neufs de la capitale
libanaise. De nombreuses personnalités étaient présentes, à commencer par le président
de la république, Michel Sleiman et son épouse. La cérémonie était accompagnée par
un orchestre et 250 choristes qui ont accompagné les prières, mélangeant les airs
classiques et orientaux. Dans son homélie, le pape est revenu sur la naissance de
l’Eglise, au moment où Jésus monte à Jérusalem, pour expliquer le sens de la souffrance
du Christ, et par extension celle des chrétiens, en particulier ceux de la région.
« En annonçant à ses disciples qu’il devra souffrir, être mis à mort avant
de ressusciter, Jésus veut leur faire comprendre qui il est en vérité. Un Messie souffrant,
un Messie serviteur, et non un libérateur politique tout-puissant. » a souligné Benoit
XVI. « Jésus fait comprendre à ses disciples que celui qui veut être son disciple,
doit accepter d’être serviteur, comme lui s’est fait Serviteur. Se mettre à la suite
de Jésus, c’est prendre sa croix pour l’accompagner sur son chemin. »
Donner
au Moyen-Orient des serviteurs de paix
La vocation de l’Église et du chrétien
est donc de servir, a poursuivi le Pape, comme le Seigneur lui-même l’a fait. Et servir
la justice et la paix, dans un monde où la violence ne cesse de s’étendre, est une
urgence. « Chers frères et sœurs, je prie particulièrement le Seigneur de donner
à cette région du Moyen-Orient des serviteurs de la paix et de la réconciliation pour
que tous puissent vivre paisiblement et dans la dignité » a-t-il dit dans un passage
fortement applaudi par la foule. Et comme il l’avait déjà dit lors de la signature
de l’exhortation apostolique ou encore samedi soir avec les jeunes, le Pape a souligné
que la souffrance des chrétiens du Moyen Orient n’est pas vaine, car le Christ restera
toujours auprès d’eux.
Le reportage de notre envoyé sur place Olivier Bonnel
:
Olivier Bonnel
a recueilli quelques réactions à la sortie de la messe :
Au début de
la messe, le patriarche maronite Béchara Raï, président de l’Assemblée des Patriarches
catholiques du Moyen Orient, s’était fait l’écho des sentiments de craintes et de
peur que les chrétiens éprouvent face à un avenir incertain. Ils comptent sur la prise
de conscience des musulmans de l’importance de la diversité dans les pays arabes.
Chrétiens et musulmans peuvent être partenaires en citoyenneté. Ecoutez :
Le Patriarche
maronite a par ailleurs profité de la visite du Pape pour appeler à une solution du
conflit palestino-israélien. Vendredi soir, le Patriarche Melkite Gregorios III
Laham avait insisté en présence de Benoît XVI sur l’importance de la reconnaissance
de l’Etat palestinien : il s’agirait – a-t-il dit – du bien le plus précieux que le
monde arabe puisse obtenir dans toutes ses confessions chrétiennes et musulmanes.
Ecoutez
l'homélie du Pape lors de la messe solennelle à Beyrouth le dimanche 16 septembre
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