Film islamophobe : le monde musulman s'embrase, Washington prône la fermeté
L’onde de manifestations contre le film islamophobe "L'innocence des musulmans" s'est
propagée ce vendredi, jour de prière, dans les pays arabes. Des dizaines de milliers
de musulamans ont défilé pacifiquement ou dans la violence. Cinq personnes ont été
tuées ce vendredi.
Que ce soit dans les rues du Khartoum, de Tunis ou de Dacca,
on retrouvait la même colère, les mêmes débordements et la même cible : les représentations
diplomatiques des Etats-Unis ou, à Khartoum, de deux autres pays occidentaux. Les
ambassades britannique et allemande ont été attaquées et les manifestants n’ont pas
hésité cas à brûler cette dernière. A Tunis, ils sont parvenus à pénétrer à l’intérieur
de l’ambassade des Etats-Unis et ont incendié une école américaine.
Les policiers
ou les soldats ont souvent été débordés et ont dû utiliser la force, des canons à
eau ou des tirs à balles réelles, pour protéger les bâtiments diplomatiques. Les affrontements
ont été violents et parfois mortels. Deux manifestants ont été tués à Tunis et quarante
personnes blessées dont vingt policiers. Au Soudan, on déplore un mort tout comme
en Egypte et au Liban, dans la ville de Tripoli.
Des soldats américains
déployés au Moyen-Orient
A l'unisson des dirigeants occidentaux, les gouvernements
locaux, embarrassés par la dégradation de la situation comme en Egypte ou en Tunisie,
ont condamné ce déchainement de violence. Les Etats-Unis, principale cible des manifestants
musulman, ont déjà envoyé cent Marines au Yémen et en Libye pour protéger leurs édifices.
Ce samedi, le chef du Pentagone a affirmé que Washington est en train de déployer
des forces afin de pouvoir répondre aux troubles dans 17 ou 18 endroits du monde islamique
au même moment. "Nous devons être prêts dans l'hypothèse où ces manifestations deviennent
hors de contrôle", a affirmé le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta. Ni
Washington, ni les gouvernements concernés ne savent jusqu’où iront et jusqu’à quand
dureront ces manifestations.
"Nous tiendrons bon face aux violences".
Le président Barack Obama a lancé hier un message de fermeté lors d'une cérémonie
marquant l'arrivée aux Etats-Unis des dépouilles des Américains, dont l'ambassadeur
en poste en Libye, tués cette semaine à Benghazi.
Les Etats-Unis, l'Union
Européenne, le secrétaire général des Nations-Unies et le Vatican parmi d'autres ont
condamné tant les violences que ce film offensant pour l'Islam.
Retour
sur cette onde de manifestations contre le film "L'innoncence des musulmans" avec
Xavier Sartre
(Photo
: manifestants devant l'ambassade des Etats-Unis à Tunis vendredi 14 septembre)