2012-09-14 15:59:11

Un manifestant tué dans la ville libanaise de Tripoli


Un manifestant a été tué et 25 autres ont été blessés vendredi dans des heurts dans le nord du Liban entre les forces de sécurité et des islamistes qui avaient auparavant incendié un fast-food américain pour protester contre un film dénigrant l'islam. Près de 300 personnes, dont beaucoup portant une longue barbe, étaient parties d'une mosquée dans le centre de Tripoli arborant des drapeaux noirs islamistes et s'étaient dirigés vers le restaurant KFC dans le sud de la ville côtière pour protester contre le film anti-islam produit aux Etats-Unis.

Fausses notes

"(Nous voulons) un Etat islamique, pas un Etat croisé", "L'Amérique est l'ennemi de Dieu", ont scandé les manifestants qui s'en sont pris également au Pape : "O musulmans, dites-le assez fort, nous ne voulons pas du pape". Des photos de Benoît XVI ont été déchirées. A leur arrivée près du KFC, des heurts ont éclaté avec les forces de sécurité qui gardaient le lieu. Les manifestants ont jeté des pierres en direction des policiers, en blessant cinq, et les forces de l'ordre ont riposté en lançant du gaz lacrymogène et en tirant en l'air. Les circonstances de la mort du manifestant, tué par une balle, n'étaient pas claires dans l'immédiat.

Si la majorité de la population libanaise réserve un bon accueil à Benoît XVI, les fausses notes ne manquent pas : une Eglise arménienne du Liban a été profanée, tandis qu’au Qatar une union d'oulémas a accusé Benoît XVI de vouloir "attiser le feu de la sédition" entre chrétiens et musulmans libanais, et réclamé ses "excuses" pour des propos tenus en 2006 dans ce fameux discours de Ratisbonne.
(source AFP)

Ce voyage était très attendu au pays du Cèdre mais les embûches ne manquent pas dans une région troublée. Le récit de notre envoyé spécial Olivier Bonnel RealAudioMP3

Script du récit :

«Le Liban est plus qu’un pays, le Liban est un message». Il y a quinze ans, ces paroles de Jean-Paul II, venu au pays du Cèdre, avaient durablement marqué la région. Pays unique dans le monde arabe, avec près de la moitié des habitants de confession chrétienne, le Liban se veut un modèle de coexistence, théâtre d’un dialogue possible après des années de guerre. Depuis la visite de Jean-Paul II, le pays a changé mais les enjeux restent les mêmes : nécessité de dialoguer, maintien des chrétiens dans la région tentés par l’exil, communion entre les différents églises, contribution des chrétiens à la vie sociale, liberté religieuse. Benoît XVI en fera la synthèse en signant ce vendredi l’exhortation du synode sur le Moyen-Orient.
Le Liban est un message, mais beaucoup ici espèrent qu’il ne sera pas brouillé, car les interférences ne manquent pas : le conflit syrien est aux portes du pays, un film provocateur sur l’islam provoque la fureur de certains groupes islamistes de la région, et les élections législatives libanaises ont lieu dans quelques mois, attisant le confessionnalisme. Certains patriarches espèrent entendre aussi des mots sur la Palestine ou la Syrie. Dans ce contexte piégé, Benoît XVI a conscience que ses mots auront un sens, plus que jamais. Dans le pays, tous, chrétiens comme musulmans, ont fait part de leur joie d’accueillir le Pape dont les portraits géants ornent les rues et ponts de Beyrouth et des collines voisines, barrés du mot « salam », la paix en arabe. Benoît XVI est donc venu parler de cette paix « tant désirée » comme il l’a encore rappelé il y a deux jours. Une paix qui commence avant tout dans le cœur de chacun.










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