Quinze ans après son prédécesseur Jean-Paul II, Benoît XVI visite à son tour le Liban,
cadre de son 24ème voyage apostolique. Le Pape est attendu à Beyrouth à la mi-journée.
Après avoir été accueilli par les plus hautes autorités civiles et religieuses du
pays, il se rendra à Harissa, sur les hauteur de la capitale libanaise où, depuis
la basilique gréco-melkite de Saint-Paul, il signera l'exhortation apostolique post-synodale.
Ce voyage est très attendu au pays du Cèdre mais les embûches ne manquent pas dans
une région troublée. Le récit de notre envoyé spécial Olivier Bonnel
Script du
récit :
«Le Liban est plus qu’un pays, le Liban est un message». Il y a quinze
ans, ces paroles de Jean-Paul II, venu au pays du Cèdre, avaient durablement marqué
la région. Pays unique dans le monde arabe, avec près de la moitié des habitants de
confession chrétienne, le Liban se veut un modèle de coexistence, théâtre d’un dialogue
possible après des années de guerre. Depuis la visite de Jean-Paul II, le pays a changé
mais les enjeux restent les mêmes : nécessité de dialoguer, maintien des chrétiens
dans la région tentés par l’exil, communion entre les différents églises, contribution
des chrétiens à la vie sociale, liberté religieuse. Benoît XVI en fera la synthèse
en signant ce vendredi l’exhortation du synode sur le Moyen-Orient. Le Liban est
un message, mais beaucoup ici espèrent qu’il ne sera pas brouillé, car les interférences
ne manquent pas : le conflit syrien est aux portes du pays, un film provocateur sur
l’islam provoque la fureur de certains groupes islamistes de la région, et les élections
législatives libanaises ont lieu dans quelques mois, attisant le confessionnalisme.
Certains patriarches espèrent entendre aussi des mots sur la Palestine ou la Syrie.
Dans ce contexte piégé, Benoît XVI a conscience que ses mots auront un sens, plus
que jamais. Dans le pays, tous, chrétiens comme musulmans, ont fait part de leur joie
d’accueillir le Pape dont les portraits géants ornent les rues et ponts de Beyrouth
et des collines voisines, barrés du mot « salam », la paix en arabe. Benoît XVI est
donc venu parler de cette paix « tant désirée » comme il l’a encore rappelé il y a
deux jours. Une paix qui commence avant tout dans le cœur de chacun.