La justice turque juge 44 journalistes réputés proches des Kurdes
Hier, le plus grand procès de la presse turque s’est ouvert à Istanbul. Ils sont 44
journalistes à comparaître pour « terrorisme » et « appartenance à une organisation
criminelle ». 35 d’entre eux sont retenus en détention préventive depuis neuf mois.
D’autres procès doivent également s’ouvrir dans les prochaines semaines. Au
total, 79 employés de médias réputés proches de la cause kurde ont d'ailleurs été
arrêtés en décembre l'année dernière.
Un procès aux relents politiques
La
plupart des journalistes inculpés travaillent pour des médias turcs réputés pro-kurdes.
Le rédacteur en chef du journal Ozgür Gündem, Oguz Birinci, dénonce un procès politique.
D'après lui, le gouvernement veut affaiblir les voix pro-kurdes et la base de soutien
au PKK en Turquie.
L’ampleur du procès rappelle à Reporters sans frontière
les "heures les plus sombres" de la dictature militaire des années 80.
Johann
Bihr, le responsable du bureau Europe de RSF, n’est pas surpris. Il explique à
Antonino Galofaro que ce n’est pas nouveau en Turquie
(Photo :
La directrice du journal turc Ozgur Gundem, Eren Keskin (au centre), parle à la presse
le 10 septembre, devant des femmes qui tiennent les photos des journalistes emprisonnés
à Istanbul /AFP PHOTO / BULENT KILIC)