Vers une pétition islamo-chrétienne pour protéger les lieux de culte en Irak
L’Irak a été secoué le 7 septembre par une nouvelle série d’attentats. Des lieux de
culte chiites ont été visés à Kirkouk. Pour Mgr Jean-Benjamin Sleiman, archevêque
latin de Bagdad, la violence en Irak a changé de physionomie, de méthode et d’objectifs,
mais ses racines n’ont pas disparu. La chute du régime de Saddam Hussein n’a pas résolu
les problèmes de fond. Cette barbarie est le signe de l’incapacité de la classe politique
à trouver des manières civilisées pour affronter les problèmes.
Si les violences
ont considérablement diminué par rapport aux sanglantes années 2006-2007, elles restent
encore très fréquentes en Irak, plongé depuis plusieurs mois dans une grave crise
politique doublée de fortes tensions confessionnelles. La communauté chrétienne en
paye le prix comme le reste de la population – souligne l’archevêque latin de Bagdad.
Tous subissent cette violence. En attendant des jours meilleurs, ils semblent résignés,
accoutumés. La violence est quotidienne en Irak, même si les médias n’en parlent pas.
Les chrétiens ne doivent pas partir
Il faudrait que la communauté
internationale fasse passer la cause de la paix avant ses propres intérêts - demande
Mgr Sleiman. Il souhaite que les Eglises catholiques dans le monde encouragent les
chrétiens irakiens à être forts, courageux, à ne pas fuir, à ne pas émigrer. Il sait
que tous ne partagent pas son avis. Mais il est essentiel, selon lui, que les chrétiens
irakiens comprennent que leur pays c’est l’Irak et qu’ils assument leur mission de
chrétiens dans ce pays.
Chrétiens et musulmans ont l’intention de présenter
une pétition commune pour demander que les lieux de culte soient protégés. Mgr Sleiman
interrogé par Davide Maggiore
(Photo : scène
d'un attentat à la voiture piégée, le 7 septembre, à Kirkouk)