Nous évoquions hier deux attentats qui se sont déroulés les 27 et 28 août à Damas.
Certaines informations confuses et contradictoires parlaient d’attaques clairement
dirigées contre les chrétiens. Nous avons pu joindre un jésuite de Damas, le père
Narwas Amoud, qui revient sur ces évènements.
« Cela s’est
passé sur deux jours », nous explique le père Narwas. Une voiture piégée a explosé
le lundi 27 août, dans le quartier de Jaramana, un faubourg de Damas, tuant 5 personnes,
dont une petite fille. Le lendemain, le mardi 28 août, jour des obsèques de deux victimes
de l’attentat, une autre voiture a explosé, lors du passage du cortège de fidèles.
L’on dénombre une vingtaine de victimes.
Selon le père Narwas, cet attentat
du 28 août ne visait pas spécifiquement les chrétiens ; « mais plutôt la communauté
druze ». Les deux victimes, dont on célébrait les funérailles, étaient druzes, « un
distributeur de produits alimentaires, et un chauffeur ». Les explosifs auraient été
posés sur leurs voitures.
L’œuvre de groupes salafistes ?
Certaines
sources pointaient du doigt des groupes salafistes, infiltrés en Syrie ; ces bandes
armées chercheraient, toujours selon ces mêmes sources, à semer le chaos, et à « détruire
la Syrie ».
Interrogé à ce sujet, le père Narwas avoue que « tous les scénarios
sont possibles », Pour lui, ces attaques peuvent être reliées aux multiples attentats
qui jalonnent l’histoire de la région (Irak, Egypte, Liban, etc).
« Une
vie presque normale »
Le père Narwas revenait de Homs, où les locaux de
l’association qu’il préside accueille des réfugiés syriens venus de villages voisins.
« Il y avait des combats tout autour de nous, mais sur la route de Damas, on circulait
bien », malgré la présence de nombreux barrages de l’armée régulière. A Damas, le
jésuite raconte entendre des tirs, explosions et autres rumeurs de combats. Mais le
centre-ville, où il se trouve semble, pour l’heure, relativement épargné. « Il y a
toujours du trafic, des voitures. On peut trouver une vie ‘presque normale’…. ‘Presque’,
parce que les gens sont inquiets ».