En Gambie, le président met ses menaces à exécution
En Gambie, le président Yahya Jammeh a respecté sa parole. Il l’avait annoncé le 19
août dernier. Tous les condamnés à mort gambiens seraient exécutés avant la mi-septembre.
Première salve d’exécutions hier. Neuf prisonniers ont ainsi été fusillés. Condamnation
unanime de la communauté internationale. Les Etats-Unis ont exhorté la Gambie à cesser
« immédiatement » ses exécutions. La France et le Commonwealth les regrettent et pressent
le régime de ne pas les poursuivre. Mais difficile d’arrêter Yahya Jameh, un président
incontrôlable, qui multiplie les dérives autoritaires à la tête de son pays.
« Je serai plus dangereux que je ne l’ai jamais été »
« Un cas
de folie à la tête d’un Etat, un paranoïaque à la tête de la Gambie ». Voilà comment
l’opposition décrit Yahya Jammeh. Depuis 17 ans, le président gambien dirige son pays
d’une main de fer. Ancien militaire, il est arrivé au pouvoir grâce à un putsch en
1994. Lors de sa réélection en 2011, il avait prévenu qu’il serait encore plus ferme
lors de son nouveau mandat. « Les gens vont voir un Yahya Jammeh différent, je serai
plus dangereux les cinq prochaines années que je ne l’ai jamais été » affirmait-il
alors. Autour de lui, un arsenal sécuritaire et une police secrète qui terrorise la
capitale, Banjul. Tout doit être sous contrôle avec Yayha Jammeh. C’est d’ailleurs
lui qui a rétabli la peine de mort en 1995. La Gambie avait pourtant été l’un des
premiers pays à la dénoncer, en 1981.Aujourd’hui, pour meurtre, trahison, trafic de
drogue, banditisme ou même homosexualité, un gambien peut subir la peine capitale.
Hier, les familles des fusillés n’ont pas été prévenues de l’exécution de leur proche.