Lakhdar Brahimi, nouveau médiateur des Nations Unies en Syrie
L’Onu a donc finalement trouvé un remplaçant à Kofi Annan. A 78 ans, l’algérien Lakhdar
Brahimi devient le nouveau médiateur international en Syrie. Ce n’est pas vraiment
une surprise, et son nom circulait dans les médias depuis plusieurs jours. Le Royaume
Uni salue son expérience, les Etats-Unis souhaitent obtenir « davantage de détails
sur son mandat ». Car Lakhdar Brahimi, peu connu du grand public, est pourtant un
expert de la scène internationale.
Un négociateur rompu aux plus grandes
crises
Son CV, en effet, est impressionnant. Ministre des affaires étrangères
de son pays au début des années 1990, il est aussi un habitué des Nations Unies, rompu
aux plus grandes crises. Il avait déjà été émissaire de l’ONU en Afghanistan, juste
après les attentats du 11 septembre, ou encore en Irak après l’invasion de 2003. Mais
son plus grand fait d’armes reste la négociation des accords de Taëf, en 1989. Il
avait alors réussi à mettre fin à 17 ans de guerre civile au Liban.
L’humilité
et la prudence
Lui-même le reconnait, il était juste là au bon moment,
à l’instant où selon lui, plus aucune des factions libanaises ne croyaient en la victoire.
L’humilité et la prudence. Deux termes qui définissent bien Lakhdar Brahimi. Le diplomate
a prévenu, sa mission en Syrie sera difficile, dangereuse. « Il se peut que j’échoue
» admet-il simplement, avant d’ajouter, « mais parfois, on a de la chance, et on peut
avancer ». Pour avancer, l’algérien a besoin du soutien de la communauté internationale.
« Ils me demandent de faire ce travail, mais s’ils ne me soutiennent pas, ce travail
n’existe pas ». Il devrait se rendre à l’ONU très prochainement pour rencontrer les
membres du conseil de sécurité, toujours aussi divisés sur la crise syrienne. Son
but, comme celui de son prédécesseur, sera d’essayer de les faire s’entendre. Kofi
Annan n’y était jamais parvenu.
Ecoutez ce portrait de Lakhdar Brahimi, réalisé
par Justine Vassogne