Julian Assange, fondateur du site internet Wikileaks se trouvait toujours ce samedi
dans l’ambassade d’Equateur à Londres. Poursuivi par la justice suédoise qui l’accuse
de viol et d’agression sexuelle, il est menacé d’extradition par la Grande-Bretagne.
C’est dans ce contexte judiciaire que le gouvernement équatorien a décidé
de lui accorder l’asile politique, ce qui complique davantage la situation. Les autorités
britanniques ont assuré que cela ne changeait rien à l’affaire et que Julian Assange
serait arrêté dès qu’il mettrait le pied hors de l’ambassade. Une vingtaine de policiers
sont d’ailleurs en faction devant l’immeuble, appuyés par deux voitures.
Les
raisons de l’asile politique
Directement mise en cause par l’Equateur qui
considère que les droits de la défense n’y sont pas bien assurés, la Suède a protesté
et réclame toujours l’extradition de l’Australien. En accordant l’asile politique,
Rafael Correa, le président équatorien, se place au centre de toutes les attentions.
Derrière cette décision, se cachent en fait plusieurs raisons. L’affaire Julian Assange
dépasse ainsi le simple cadre d’une affaire judiciaire.
En publiant des câbles
diplomatiques confidentiels, son site internet s’est attiré les foudres de nombreuses
chancelleries et notamment celle des Etats-Unis. Un câble compromettant émanant de
l’ambassadrice américaine en Equateur critiquant vertement le président équatorien
a provoqué une crise entre Quito et Washington. Même si les relations se sont apaisées
depuis, le contentieux reste vif.
En outre, le président Correa aimerait que
son pays soit intégré au sein du Mercosur, l’organisation économique d’Amérique du
Sud. Séduire l’Argentine, en délicatesse avec la Grande-Bretagne, peut constituer
pour lui un atout non négligeable.
Jean-François Claverie, responsable de
la coopération avec l’Amérique latine au sein de l’Observatoire des changements en
Amérique latine de l’Institut des Amériques à Paris, revient sur ces différentes raisons
qui ont poussé Rafael Correa à accorder l’asile politique à Julian Assange