C'est le statut-quo toujours à Londres devant l’ambassade d’Equateur, où est réfugié
Julian Assange. Les tractations diplomatiques se poursuivent encore pour tenter de
trouver une issue à cette affaire. Sortira, sortira pas. Le fondateur de WikiLeaks
doit faire une annonce dimanche. Ce jeudi, l’Equateur lui a accordé l’asile politique.
Mais le gouvernement britannique veut l’extrader vers la Suède, où il doit répondre
de viol et d’agression sexuelle sur deux Suédoises. Le bras de fer diplomatique a
commencé. Thomas Chabolle
L’affaire
Assange se transforme en véritable casse-tête diplomatique. L’Equateur en accordant
l’asile politique au fondateur de Wikileaks a fait le pari de suivre le chemin d’un
combat idéologique, celui contre les soit disant dérives des pays impérialistes tels
que les Etats-Unis et son allié, la Grande Bretagne. Le président équatorien, Rafael
Correa, témoigne ainsi son attachement au socialisme sud-américain incarné en grande
partie par Hugo Chavez, le président Vénézuélien, qui se revendique clairement anti
américain. Il s’agit en fait d’infliger une véritable défaite à Washington : celle
de ne pas pouvoir juger le fondateur de WikiLeaks sur le territoire américain où il
risque la peine de mort pour avoir dévoilé des câbles diplomatiques. La position de
Quito vise également à s’accorder les bonnes grâces du gouvernement argentin. Buenos
Aires est en effet empêtré dans un bras de fer politique avec Londres au sujet des
Malouines. Les deux gouvernements se disputent toujours la souveraineté de ces îles.
La bataille autour de l’affaire Assange devrait même s'étendre à de nouveaux pays
dans les prochains jours. L’UNASUR, l’Union des nations sud-américaines, a décidé
de se réunir prochainement pour analyser la situation.