La mort du Patriarche orthodoxe d’Ethiopie : une perte pour l’Afrique
Le Patriarche orthodoxe d’Ethiopie, Abuna Paulos, est mort à Addis Abeba, des suites
d’une grave maladie. Dans un télégramme de condoléances, Benoît XVI évoque la visite
du Patriarche au Vatican et son discours lors de la deuxième Assemblée spéciale pour
l’Afrique du Synode des évêques en octobre 2009, en qualité de délégué fraternel.
Le Pape rend par ailleurs hommage à son engagement ferme en faveur du dialogue et
de la coopération entre l’Eglise orthodoxe éthiopienne et l’Eglise catholique. Il
prie pour le repos de son âme et pour tous ceux qui pleurent sa mort.
Une
figure spirituelle extraordinaire
Abouna Paulos était âgé de 76 ans. Il
occupait cette charge depuis 1992. Le secrétaire du Conseil œcuménique des églises
le qualifie de « figure spirituelle extraordinaire », qui a œuvré avec courage pour
le dialogue œcuménique et interreligieux, qui s’est dépensé pour lutter contre le
fléau du Sida dans son pays et pour l’émancipation sociale des plus pauvres.
Héritier
d'une Eglise martyre
A Rome, la communauté de Sant’Egidio se souvient avec
affection et émotion de cet « héritier d’une très ancienne Eglise martyre, qui a enduré
les années difficiles de la dictature et de la guerre ». Abuna Paulos a connu personnellement
la persécution : il a été incarcéré et exilé pour sa fidélité à l’Evangile. Il a été
l’un des artisans de la renaissance de l’Eglise en Ethiopie et une des personnalités
les plus influentes du christianisme africain. Il a contribué aux négociations qui
ont abouti en 2 000 à la fin de la guerre frontalière entre l’Ethiopie et l’Erythrée.
Il a reçu, entre autres, la médaille Nansen, attribuée par le Haut Commissariat aux
Réfugiés de l’ONU pour le rôle de son Eglise dans le soutien aux réfugiés.
L’Eglise
orthodoxe Tewahedo d’Ethiopie compte environ 40 millions de fidèles.