2012-08-14 13:41:52

Vatileaks. Les leçons à tirer d’une sentence. Décryptage du père Lombardi


Un pas de plus vers la transparence. C’est en ces termes que le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège commente le renvoi de l’ex-majordome du Pape devant la justice, dans le cadre de l’affaire des fuites de documents confidentiels de l’appartement pontifical.
Tout d’abord ce n’est pas un point final : la sentence qui clôt une partie de l’instruction menée par la justice vaticane ne constitue pas le résultat final de l’enquête – souligne le père Federico Lombardi. Cela ne met pas un terme non plus aux interrogations suscitées par cette affaire, sa signification et son contexte. La sentence porte sur un délit et sur deux personnes (l’une directement responsable, l’autre indirectement impliquée). Elle ne prend pas en considération l’ensemble des évènements et relations sur lesquels la magistrature et la commission cardinalice mise en place par Benoît XVI sont appelées à enquêter, avec leurs compétences spécifiques et des perspectives différentes.
Le père Lombardi précise toutefois que cela ne veut pas dire qu’il faille sous-estimer cette sentence et le réquisitoire qui l’a précédée car ils constituent un pas concret, accompli avec des outils et des méthodes juridiques spécifiques, pour affronter les problèmes avec rigueur et transparence, sans raccourcis ni couvertures quoique bien intentionnées.
Le directeur du Bureau de presse note que la publication ample et complète de lundi matin, où ne sont omis que les noms d’un certain nombre de personnes, est un acte courageux et jusqu’ici plutôt rare dans les habitudes vaticanes.
La décision du Pape d’encourager le travail de la magistrature est significative. Elle révèle son respect scrupuleux de la compétence et de l’autonomie de cette institution et sa confiance dans la contribution qu’elle peut offrir à la recherche difficile de la vérité et à l’administration de la justice.
Comme le fait de se mesurer avec une institution extérieure comme Moneyval a certainement aidé à progresser vers plus de transparence économique et financière, la reconnaissance accrue du rôle de la magistrature peut favoriser une plus grande transparence et cohérence dans le domaine de la communication et des discussions sur des questions qui ne seraient pas strictement ecclésiastiques
La contribution de la magistrature ne suffit donc pas pour affronter toute la gamme des problèmes, mais elle peut aider à réfléchir sous un autre angle sur l'importance de la fidélité aux institutions que l’on sert, sur la valeur de la confiance et de la communication confidentielle.
Pour le père Lombardi, on peut voir dans tout cela la ligne adoptée par Benoît XVI pour guider ses collaborateurs vers un service de l’Église plus efficace et évangélique.








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