57 pays musulmans pourraient mettre la Syrie au ban

Ce mardi, l’ancien Premier ministre syrien, Ryad Hijab, a fait sa première apparition publique depuis sa défection et sa fuite en Jordanie avec sa famille. Lors d’une conférence de presse à Amman, il a qualifié le gouvernement de Bachar al Assad "d’ennemi de Dieu", estimant que le président syrien ne contrôlait plus que "30%" du pays. Pour lui, il n'y a aucun doute : le régime s’est fissuré. Ryad Hijab a ainsi exhorté le peuple syrien à poursuivre la lutte et l’armée à ne pas tirer sur les manifestants.

Les Etats-Unis "encouragent" les cadres du régime syrien à faire défection en suivant l'exemple de l'ancien Premier ministre de Bachar Al Assad.

"Réduire la souffrance des civils"

Sur le terrain, les conditions de vie des civils se détériorent, notamment à Alep et Damas, les deux principales villes du pays. La secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valérie Amos, est sur place pendant trois jours. Elle espère parler des moyens d’apporter de façon urgente des secours et réduire la souffrance des civils pris dans les combats.

"Escalade régionale"

Pays limitrophes, la Turquie a mené ce mardi de nouveaux exercices militaires près de la frontière avec la Syrie. Ankara a aligné des blindés et déployé des batteries de missiles sol-air pour déterminer "les capacités de guerre" de ses forces armées. Des chars, des lanceurs de missiles et des unités d'infanterie mécanisée ont participé aux manœuvres consistant en une simulation d'attaque.

57 pays musulmans réunis à la Mecque

Afin de trouver une solution politique au conflit syrien, l’Organisation de Coopération Islamique tient ce mardi soir un sommet à la Mecque. L'Arabie saoudite a pris l'initiative de cette réunion. Lundi, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’OCI se sont préalablement rencontrés, recommandant de suspendre Damas de l'Organisation. L’Iran et l’Algérie n’y seraient pas favorables. Aucun délégué syrien n’est présent au sommet.

Trois questions à François Burgat est chercheur au CNRS et à l’Institut français au Proche Orient

- Pourquoi la Syrie ne prend elle pas au débat la concernant ?

- Est-ce utile d'isoler le régime de Bachar Al Assad ?

- L'Iran est l'allié traditionnel de Damas, mais pas l'Algérie. Pourquoi Alger ne souhaite pas suspendre Damas de l'OCI ?