L'assemblée des religieuses américaines scrutée à la loupe
L’Eglise catholique romaine apprécie les religieuses américaines, contrairement à
ce que l’on peut croire. C’est l’influent cardinal Timothy Dolan qui l’affirme sur
son blog alors que l’association des religieuses américaines Lcwr tient jusqu’à samedi
son assemblée annuelle à Saint Louis, dans le Missouri. Une association récemment
rappelée à l’ordre par le Vatican en raison de certaines positions, ecclésiales, éthiques
ou sociales, incompatibles avec la doctrine catholique. Elle doit finaliser d’ici
la fin de la semaine sa réponse au rapport de la Congrégation romaine pour la Doctrine
de la Foi.
Fondée en 1956, la Lcwr est une Conférence qui regroupe les supérieures
des congrégations de religieuses des Etats-Unis, soit quelque 1 500 membres, représentant
près de 80% des religieuses américaines. Après trois années d’enquête, la Congrégation
romaine pour la Doctrine de la Foi a publié en avril dernier une évaluation doctrinale
: un long rapport reprochant à la Conférence des prises de position contraires à l’enseignement
officiel de l’Eglise, notamment sur le respect de la vie, la sexualité et le sacerdoce
des femmes. Des critiques rejetées fin mai par le Conseil de direction de l’Association,
sur le fond aussi bien que sur la forme. L’affaire divise les catholiques américains,
certains sont descendus dans la rue pour défendre ces religieuses influentes et libérales,
très appréciées dans le domaine de l’assistance aux pauvres. Elle inquiète le Vatican
qui a placé l’organisation sous la tutelle d’un archevêque américain, Mgr Peter Sartain,
un délégué apostolique chargé du suivi de l’affaire. Réservé, il est considéré comme
un bon médiateur. Reste à savoir si les religieuses accepteront de se soumettre
au programme de réformes proposé par le Vatican. Tout récemment encore, pour bien
marquer leur mécontentement et leur indépendance, elles n’ont pas participé à la campagne
pour la liberté religieuse organisée par l’épiscopat américain. Quant au choix du
thème de leur assemblée, à savoir leur rôle dans une société en pleine mutation, il
est perçu comme un défi malgré les dénégations de la présidente sœur Farrel. L’heure
de vérité a sonné et la déclaration de l’archevêque de New York parue sur son blog
apparait bien comme une main tendue