Abandon du nucléaire au Japon. Entretien avec l'archevêque de Nagasaki
La malédiction nucléaire au Japon. Alors que les Japonais commémorent, comme chaque
année, les anniversaires du bombardement d’Hiroshima, puis de Nagasaki, le traumatisme
de la catastrophe bien plus récente de Fukushima refait surface et avec lui le rejet
croissant du nucléaire. Depuis 1981, chaque année entre le 6 et le 15 août, la
Conférence épiscopale japonaise réfléchit à son engagement pour protéger la vie et
la Création. Depuis Fukushima, dénoncer l’utilisation militaire du nucléaire ne suffit
plus. Dans un message, les évêques s’opposent aussi, désormais, au nucléaire civil,
exhortant les politiques à ne pas faire primer la croissance économique sur la protection
de l’homme et de la Création. Ils évoquent aussi l’aide dont les populations frappées
par le séisme et le tsunami ont cruellement besoin. La toute récente annonce par
le Japon de la possibilité de se passer complètement de l’énergie nucléaire d’ici
2030 est, pour la Conférence des évêques du Japon, une bonne nouvelle. Mais pour l’Archevêque
de Nagasaki, Monseigneur Joseph-Mitsuaki Takami, le gouvernement s’est retrouvé bien
malgré lui contraint à cette nouvelle politique. Et quoi que ce gouvernement décide,
il continuera de demander l’abandon total du nucléaire. Antonino Galofaro l’a interrogé
Dans quelles
conditions vivent aujourd’hui ces gens ? La réponse de Jean-François Sabouret, directeur
de recherche au CNRS et président du réseau Asie Propos recueillis
par Marie Duhamel.