Le combat de l'Eglise catholique philippine contre la "santé reproductive"
L’épiscopat philippin a appelé, ce samedi 4 août, à une grande manifestation, et des
rencontres de prière dans tout le pays, trois jours avant l’examen par le Sénat du
projet de loi sur la « santé reproductive » qui prévoit la gratuité des contraceptifs,
l’éducation sexuelle à l’école et la dépénalisation de l’avortement. Soutenue par
le président Aquino, cette proposition a déjà été adoptée par les députés en avril
2011. C’est donc la dernière ligne droite avant son entrée en vigueur après des années
de débats. L’affrontement entre la Conférence des évêques catholiques des Philippines
et le gouvernement sur la politique familiale et démographique dure depuis près de
deux ans, ce projet de loi étant « incompatible avec la doctrine de l’Eglise ». Le
président de la Conférence, Mgr Odchimar, a menacé d’excommunier le président Aquino.
Selon les évêques, la loi devrait plutôt sauvegarder la mission éducative des parents.
Ils demandent aux sénateurs de rejeter le texte. L’Eglise catholique et des organisations
pro-vie ont multiplié les initiatives, en plaçant leur campagne sous le patronage
de Jean-Paul II « héraut de la défense de la vie ». L’Eglise affirme qu’elle saura
réagir et combattre si le caractère sacré de la vie humaine est menacé.
La
proposition de loi prévoit l’attribution de fonds aux services publics de santé pour
la planification familiale. Pendant des années, les gouvernements étrangers, notamment
les Etats-Unis, et des ONG, dont le Fonds des Nations Unies pour la population, ont
financé l’achat de moyens contraceptifs. Selon l’agence vaticane Fides, le gouvernement
des Philippines a déjà reçu quelques 900 millions de dollars de la part d’organisations
telles que l’UNFPA, l’USAID, l’AUSAID en vue de l’approbation du Document, fonds qui
ont été camouflés sous le nom de «mesures en vue de la réalisation des objectifs du
Millénaire et programmes destinés à réduire la pauvreté ». D’autres fonds proviendraient,
selon l’épiscopat, des laboratoires pharmaceutiques multinationaux qui fabriquent
des contraceptifs. Les Philippines présentent un des taux de fécondité les plus
élevés d’Asie. Les responsables du Département de la santé affirment que l’objectif
est de réduire le taux de mortalité maternelle. Une étude de l’OMS, publiée en 2010,
indique cependant que ce taux a fortement chuté.