2012-08-04 13:00:52

Le combat de l'Eglise catholique philippine contre la "santé reproductive"


L’épiscopat philippin a appelé, ce samedi 4 août, à une grande manifestation, et des rencontres de prière dans tout le pays, trois jours avant l’examen par le Sénat du projet de loi sur la « santé reproductive » qui prévoit la gratuité des contraceptifs, l’éducation sexuelle à l’école et la dépénalisation de l’avortement. Soutenue par le président Aquino, cette proposition a déjà été adoptée par les députés en avril 2011. C’est donc la dernière ligne droite avant son entrée en vigueur après des années de débats.
L’affrontement entre la Conférence des évêques catholiques des Philippines et le gouvernement sur la politique familiale et démographique dure depuis près de deux ans, ce projet de loi étant « incompatible avec la doctrine de l’Eglise ». Le président de la Conférence, Mgr Odchimar, a menacé d’excommunier le président Aquino. Selon les évêques, la loi devrait plutôt sauvegarder la mission éducative des parents. Ils demandent aux sénateurs de rejeter le texte. L’Eglise catholique et des organisations pro-vie ont multiplié les initiatives, en plaçant leur campagne sous le patronage de Jean-Paul II « héraut de la défense de la vie ». L’Eglise affirme qu’elle saura réagir et combattre si le caractère sacré de la vie humaine est menacé.

La proposition de loi prévoit l’attribution de fonds aux services publics de santé pour la planification familiale. Pendant des années, les gouvernements étrangers, notamment les Etats-Unis, et des ONG, dont le Fonds des Nations Unies pour la population, ont financé l’achat de moyens contraceptifs. Selon l’agence vaticane Fides, le gouvernement des Philippines a déjà reçu quelques 900 millions de dollars de la part d’organisations telles que l’UNFPA, l’USAID, l’AUSAID en vue de l’approbation du Document, fonds qui ont été camouflés sous le nom de «mesures en vue de la réalisation des objectifs du Millénaire et programmes destinés à réduire la pauvreté ». D’autres fonds proviendraient, selon l’épiscopat, des laboratoires pharmaceutiques multinationaux qui fabriquent des contraceptifs.
Les Philippines présentent un des taux de fécondité les plus élevés d’Asie. Les responsables du Département de la santé affirment que l’objectif est de réduire le taux de mortalité maternelle. Une étude de l’OMS, publiée en 2010, indique cependant que ce taux a fortement chuté.










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