Au Pérou, la Conférence des évêques profite de la fête de l’indépendance nationale,
ce samedi 28 juillet, pour organiser une neuvaine de prière en faveur de la paix et
du dialogue. L’épiscopat est particulièrement préoccupé par les tensions qui ont surgi
autour du projet d'extension de la plus grande mine d'or d'Amérique du Sud qui menace
gravement l’écosystème hydrique de la région. Les affrontements ont fait des morts
et des blessés, dont des femmes et des enfants. L’Eglise se dit prête à contribuer
à la résolution du conflit. Elle invite à l’unité et à la prière. Le président de
Conférence épiscopale, Mgr Salvador Garcia, a appelé la société civile, les institutions
religieuses et tous ceux qui ont à cœur la justice et la paix à participer à cette
chaîne de prière.
Cela fait des semaines que la région de Cajamarca, une
des plus pauvres du Pérou, est le théâtre d’affrontements violents entre la police
et les manifestants. Au cœur du conflit : une mine d'or, située à la source de rivières
et de lacs qui alimentent la région en eau. L’exploitation provoque l'empoisonnement
de l’eau au cyanure et aux métaux lourds, hautement toxiques. Un important affluent
de l’Amazone serait aussi touché. Ce projet avait été suspendu en décembre dernier
suite aux protestations internationales. Il a été relancé. Les gens sont descendus
dans la rue, par familles entières avec enfants, femmes et personnes âgées, en particulier
les plus pauvres qui n’ont accès à l’eau que quelques heures par jour. La population
locale réclame un referendum ; le gouvernement péruvien et la compagnie minière, dont
la Banque mondiale est actionnaire, ont refusé. Le 4 juillet, un rassemblement à l’extérieur
de la cathédrale, en plein centre ville, a été brutalement réprimé. L’état d’urgence
décrété dans trois provinces ; du coup, certaines garanties constitutionnelles sont
suspendues comme l’inviolabilité du domicile et la liberté de réunion. Des arrestations
arbitraires et mauvais traitements sont dénoncés par la population locale. Les évêques
péruviens lancent un appel à tous les acteurs du conflit pour qu’ils renoncent à la
violence et qu’ils reprennent le dialogue pour résoudre ce conflit de manière rationnelle
et pacifique. La vie humaine est une valeur suprême qui doit entre protégée – soulignent-ils
– et la nature doit être respectée.