Centrafrique : le cardinal Filoni ordonne quatre évêques
Le préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples est rentré ce jeudi
à Rome, à l’issue d’une visite d’une semaine en Centrafrique. Lors de ce déplacement,
le cardinal Fernando Feloni a ordonné quatre évêques, nommés par Benoît XVI le 14
mai dernier. Il s’agit de Mgr. Dieudonné Nzapalainga, l’archevêque de Bangui, Mgr.
Nestor-Désiré Nongo Aziabgia, évêque de Bossangoa, Mgr. Dennis Abgenyadzi, évêque
de Berbérati et Mgr. Cyr-Nestor Yapaupa, l’évêque co-adjuteur d’Alindao. Lors de
ces ordinations, le 22 juillet dernier, l’agence Apic rapporte que le cardinal Filoni
a demandé à l’Eglise centrafricaine « un nouvel engagement pour la mission », assurant
que « l’heure d’un nouveau départ avait sonné ». Le lendemain,le 23 juillet, le haut
prélat a exhorté les évêques du pays à être « unis et solidaires » entre eux, à affronter
les problèmes pastoraux qui se présentent à eux « avec courage et lucidité ». Il a
notamment encouragé les évêques à combattre « la croyance dans la sorcellerie et dans
les pratiques magiques et superstitieuses qui sont comme une gangrène pour les diocèses
et qui polluent l’atmosphère de communion et d’unité ». Dans un entretien accordé
à la rédaction italienne de Radio Vatican, le cardinal Filoni a commenté la
consécration de ces quatre nouveaux évêques, « la raison centrale de son déplacement
» en Centrafrique. « La participation de tant de fidèles (…), y compris du chef de
l’Etat, du Premier ministre et d’autres responsables a été un moment très attendu
qui a apporté de la joie et de l’espérance à toute la communauté de l’Eglise dans
ce pays ». Quant aux autres rencontres, gravitant autour de ces ordinations, le
préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples estime que « les laïcs
du pays semblent disponibles et désireux de voir un nouveau chapitre s’ouvrir pour
l’Eglise du pays », un sentiment partagé selon lui par les évêques, ainsi que le clergé,
les religieux et religieuse. « Je dirais que cela a été une visite qu’ils attendaient,
une visite chargée d’espoir et de futur. Ils ont été très enthousiastes et naturellement
cela a permis d’affronter et d’étudier de nombreux problèmes particuliers qui sont
liés au développement de cette église missionnaire. »
Interrogé sur l’accueil
que lui ont réservé les autorités, le cardinal Filoni a rapporté que le président
Bozizé, lors de leur rencontre, a « salué, à plusieurs reprises, le travail des missionnaires
catholiques, en particulier dans le domaine de l’éducation ». 50% des écoles, principalement
primaires et secondaires, sont en effet tenues et gérées par les paroisses. Invitant
l’Eglise à faire encore plus, le chef de l’Etat s’est également félicité, rapporte
le cardinal Filoni, des dispensaires et cliniques catholiques qui travaillent “très
très bien en faveur de tant de personnes pauvres”. « En ce moment, la charité
est extrêmement importante et nécessaire dans le pays, explique le haut prélat. Il
y a beaucoup de pauvreté et à côté de cela de nombreux cas de personnes infectées
du sida ou de maladies locales liées au climat tropicale ». Et la pauvreté des adultes
a des conséquences sur les enfants. Le préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation
des Peuples rapporte que des couples ou des familles n’arrivent plus à s’occuper de
leurs propres enfants. Visitant des orphelinats, le Cardinal Filoni explique que «
la charité n’est pas tellement dans ce que nous faisons pour ces enfants, mais dans
l’affection avec laquelle ils t’accueillent, un don pour nous tous, pour tant de bénévoles
souvent inconnus qui continuent à soutenir ce genre d’œuvres absolument indispensables
et sans lesquelles cette enfance n’aurait pas la possibilité de survivre. »