Alep théâtre de combats. Des milliers de Syriens en fuite
Caritas suisse a lancé un appel urgent en faveur des réfugiés syriens. Des dizaines
de milliers de Syriens ont fui vers les pays voisins pour échapper aux violences et
à une situation humanitaire qui ne cesse de s’aggraver. Au Liban, en Jordanie, en
Turquie, en Irak, ils vivent dans une situation précaire, qui se détériore de jour
en jour, accueillis dans des hébergements de fortune, des garages ou des granges,
dans les écoles, les mosquées ou sous une tente. Pour l’essentiel, il s’agit de femmes,
avec des enfants, qui n’ont pris que le strict nécessaire. Ils ont épuisé toutes leurs
économies et ceux qui les accueillent ont des moyens largement insuffisants. Caritas
suisse a pris en charge plus de 3 000 réfugiés. Avec ses partenaires au Liban et en
Jordanie, elle distribue des denrées alimentaires, des vêtements, des couvertures…
mais les besoins se multiplient. Caritas Suisse lance un appel aux dons. A Alep,
la capitale économique syrienne, où les combats font rage, les évêques catholiques
se sont réunis pour débattre notamment de la situation dramatique des déplacés et
de l’avenir des communautés chrétiennes. Une réunion prévue de longue date, au siège
de l'archevêché grec-catholique qui accueillera samedi prochain une réunion de tous
les chefs religieux. Le pro-vicaire apostolique d’Alep, interrogé par l’agence vaticane
Fides, fait état d’un moment de grande souffrance et d’incertitude, mais aussi de
prières intenses. Selon l'AFP, la bataille faisait rage ce jeudi matin dans plusieurs
secteurs d'Alep, la deuxième ville du pays devenue un enjeu décisif dans le conflit
entre rebelles et forces gouvernementales qui s'opposent dans des violences meurtrières
depuis plus de 16 mois. Selon Mgr Jean Bart, contacté par téléphone, les quartiers
chrétiens sont pour l'instant épargnés. Mercredi, dans un discours devant le Parlement
de Bosnie, pays des Balkans qui a connu un génocide en 1995 à Srebrenica, le secrétaire
général de l’ONU, Ban Ki-moon a exhorté la communauté internationale à ne plus tarder
à s’unir et à agir pour faire cesser le massacre en Syrie. Lors d'un débat consacré
à la situation au Moyen-Orient, la Russie a mis en garde mercredi soir les Occidentaux
contre "les conséquences probablement catastrophiques" d'une approche hors cadre onusien
de la crise syrienne. ********** Article précédent Dans la région,
la coexistence pacifique entre communautés chrétiennes et musulmanes et l’exode des
minorités chrétiennes suscite une inquiétude croissante en raison des retombées possibles
de la crise syrienne. Interrogé sur notre antenne, à l'occasion de son passage à Rome,
le Patriarche catholique arménien de Cilicie, qui réside à Beyrouth a expliqué les
craintes des chrétiens face à l'avancée de l'Islam extrémiste. Sa Béatitude Nerses
Bedros XIX a toutefois reconnu qu'il était temps de sortir des régimes militaires
autoritaires et il a invité les chrétiens à ne pas se montrer moins patriotes que
leurs concitoyens musulmans et à ne pas recourir aux Etats puissants, soi-disant chrétiens
ou civilisés, pour s'assurer une protection, car ces Etats font fi de la religion
et ne cherchent que leurs propres intérêts. Ecoutez un extrait de sa déclaration.