Dossier : le régime syrien aux abois ?

Trois hauts responsables syriens, le ministre de la Défense, Daoud Rajha, son vice-ministre Assef Chawkat, qui était également le beau-frère de Bachar al-Assad, ainsi que le général Hassan Turkmani, chef de la cellule de crise mise en place pour mater la révolte, ont été tués mercredi à Damas dans un attentat suicide qui a frappé le bâtiment de la sécurité nationale, un lieu réputé imprenable. Selon le roi Abdallah II de Jordanie il s’agit d’ "un coup terrible" pour le régime du président Bachar al-Assad. Washington a pour sa part estimé que le régime était en train de "perdre le contrôle de la Syrie", en soulignant l'urgence d'une transition politique pour "éviter une guerre civile longue et sanglante". L'attentat, le premier ayant visé des ministres depuis le début de la révolte en mars 2011, a été revendiqué par l'Armée syrienne libre et par un groupe jihadiste. Peut-on parler d’un tournant dans le conflit syrien ? A t-on sous-estimé la portée que pouvait avoir la rébellion ? Eléments de réponse avec Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon II et directeur du Groupe de Recherches et d’Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient (GREMMO). Des propos recueillis par Charlie Vandekerkhove