Dossier : en Egypte, le coup de poker de Mohammed Morsi
Séisme politique en Egypte. Le président Mohammed Morsi a décidé dimanche de rétablir
par décret l’assemblée constituante qui avait été dissoute sur décision de la Haute
Cour constitutionnelle. Une décision qui défie directement les militaires du Conseil
suprême des forces armées, qui s’étaient alors arrogés les pouvoirs législatifs. L’armée
a appelé lundi au respect de « la loi et de la Constitution ». Les Etats-Unis, de
leur côté, ont demandé le « respect des principes démocratiques ». Mais ce mardi,
le président de l’assemblée a convoqué une session. Dans le même temps, les frères
musulmans ont appelés à une démonstration de force sur la symbolique place Tahrir,
au Caire. Mohammed Morsi, issu de la confrérie, a pris cette décision à la surprise
générale. Sans aucun doute avec l’appui de son parti, largement majoritaire à l’assemblée,
et qui se pose en seule alternative politique solide à l’armée. Marc Lavergne,
directeur de recherche au CNRS, spécialiste du Proche-Orient, revient sur ce coup
de poker politique du nouveau président égyptien Propos recueillis
par Olivier Bonnel