Pour la revue de la presse catholique africaine de cette semaine, nous avons lu et
consulté La Croix du Bénin, La Semaine Africaine (Congo), CENCO
(République démocratique du Congo), SENKTO (Sénégal), CNSN (Nigéria)
ainsi que le portail de l’Eglise qui est au Gabon et au Burkina. Le site de la conférence
épiscopale du Rwanda présente de l’instabilité et l’édition on-line de L’Effort
camerounais mériterait une mise à jour. Au Bénin donc La Croix, dans
l’éditorial de son numéro actuellement sur le marché, insiste : même si des occasions
comme le championnat d’athlétisme africain au Bénin et les Assises catholiques pour
un meilleur engagement du chrétien dans la cité peuvent donner des raisons d’espérer,
le Bénin est bien malade. Mais qui donc est le responsable de ce que le journal appelle
un « mal être » ? Il ne faut pas se voiler la face même si la responsabilité de chacun
peut engager celle de tous. « Si constitutionnellement, le pouvoir exécutif est responsable
de notre mal être, ceux qui participent à l’animer et se complaisent dans des complicités
et des compromissions doivent assumer leur responsabilité devant l’histoire », indique
La Croix du Bénin.
La question de la responsabilité se pose en termes autrement
plus douloureux dans un pays voisin du Bénin : le Nigéria. Depuis des semaines, et
au gré de l’actualité difficile qui touche notamment les communautés chrétiennes de
ce pays, nous relayons sur cet espace les cris d’appels angoissés de la conférence
épiscopale. Les attaques, devenues quotidiennes, du mouvement islamiste Boko Haram,
alourdissent un climat qui était déjà rendu difficile par les problèmes sociaux du
premier producteur africain de pétrole. Dans un tel contexte, nous signale NCNS,
l’agence catholique de presse du Nigéria, l’interpellation d’une laïque n’en prend
que plus de relief. Et cette femme chrétienne n’est personne d’autre que l’épouse
du gouverneur de l’Etat de Lagos, le plus peuplé de la fédération, qui appelle les
artistes catholiques à s’investir eux aussi dans le combat pour le triomphe du bien
et pour la coexistence harmonieuse entre les religions. Pour « Dame Abimbola Emmanuella
Fashola », qui a profité de l’opportunité que lui a offert le parrainage d’une journée
du film catholique au centre des activités culturelles de Lagos, il est plus que temps
pour les artistes et agents culturels catholiques du Nigéria de faire eux aussi leur
part dans la consolidation de la paix et le rejet des valeurs négatives. La culture,
a renchéri Mgr Bernard Okodua, vicaire général de l’Archidiocèse, doit être un outil
privilégiés en ces temps d’amertume pour les Nigérians ; elle doit les aider à s’opposer
à la culture de mort véhiculée par les extrémistes de tous bords.
La paix,
un engagement auquel ne peut renoncer l’Eglise. Ses pasteurs et ses fidèles y sont
invités par la mission même reçue du Christ, « le Prince de la paix ». C’est en l’occurrence
ce que rappelle cette semaine le portail de la petite, mais très dynamique, communauté
catholique du Sénégal. SENKTO barre sa Une d’une nouvelle qui a rempli les
colonnes des journaux sénégalais cette semaine, avec l’annonce faite par un des leaders
les plus influents de la rébellion en Casamance, Salif Sadio, d’entrer en dialogue
avec le régime nouvellement installé à Dakar. Ce dialogue, a-t-il dit, doit se tenir
hors d’Afrique. Oui, mais où ? C’est ici qu’entre -que pourrait - entrer en jeu l’Eglise
catholique. Dans une interview à la presse française en effet, Mario Giro, responsable
des relations internationales de la communauté catholique Sant’ Egidio, explique que
sa communauté pourrait s’investir. « Nous sommes tout à fait disponibles à travailler
pour un dialogue, pour en terminer avec cette situation casamançaise », a-t-il dit
dans cette interview que reproduit SENKTO. La rébellion en Casamance dure depuis
1982.
En République démocratique du Congo, le portail de la conférence épiscopale,
CENCO, bâtit sa page d’accueil avec la visite dans le pays du Cardinal Fernando
Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Dès son arrivée
à Kinshasa, le cardinal a eu un programme très chargé : messe en la cathédrale Notre-Dame
du Congo le dimanche ; rencontre de l’ensemble des Evêques du pays le lundi puis entretiens
avec les délégations des provinces ecclésiastiques de Kinshasa, de Mbandaka et de
Kisangani. « Votre Eglise du Congo est parmi les plus anciennes de l’Afrique au sud
du Sahara. Elle se caractérise par un dynamisme de la foi de ses fidèles et le sens
des responsabilités dans la vie et la mission de l’Eglise. Cela donne comme fruits
une croissance continue, une floraison des vocations au sacerdoce et à la vie religieuse,
l’élan mission missionnaire des communautés ecclésiales », relevé le cardinal qui
encourage les Evêques à la formation permanente des prêtres et à une pénétration plus
incisive de l’Evangile dans les mœurs pour vaincre superstitions et pratiques superficielles.
Au
Gabon, l’Eglise vient de s’élever contre un effritement de la moralité dans les établissements
catholiques. De riches citoyens viennent y appâter les jeunes filles et les jeunes
gens ; les incitent à la dépravation et à des pratiques fétichistes. La conférence
épiscopale a tapé du poing sur la table : exclusion des élèves compromis et actions
en justice contre les corrupteurs, quel que soit leur niveau de situation dans l’échelle
sociale. C’est qu’a indiqué le vicaire général de l'Archidiocèse de Libreville, Mgr
Patrick Nguéma Edou, représentant la conférence épiscopale du Gabon au cours d’une
conférence presse tenue lundi dernier dans la capitale.
Au Burkina Faso, la
paroisse de Guiloungou, de Ouagadougou a rendu grâce et fêté saint Paul par l’inauguration
dimanche dernier de son lieu de pèlerinage.
Terminons par La Semaine Africaine
qui nous signale que le 29 juin dernier, solennité des Saints Pierre et Paul, la fête
du pape a aussi été marquée par une réception au siège de la Nonciature apostolique
à Brazzaville, à laquelle ont répondu trois membres éminents du gouvernement. Le Nonce,
Mgr Jan Romeo Pawlowski, a exhorté les personnalités présentes, religieuses, diplomatiques
et politiques, à prier pour le Pape et pour le président du Congo. Le St-Siège et
le Congo célèbrent cette année les 35 ans de leurs relations bilatérales. Albert
Mianzoukouta, Journaliste à Radio Vatican, Français-Afrique.