Le cri d’alarme des évêques africains au sommet Rio+20
Le sommet Rio+20 a fermé ses portes ; le résultat est décevant. Les thèmes à l’ordre
du jour étaient pourtant cruciaux : l’éradication de la pauvreté et la protection
de l’environnement, l’économie verte et le développement durable. De quoi se demander
à quoi servent ces conférences. Le texte final, ratifié vendredi soir, ne fournit
aucune ligne directrice et aucune résolution contraignante. Malgré quelques avancées,
notamment sur l’accès à l’eau et la protection des océans, nombre de participants
estiment que le texte est faible et en reste largement aux formules vagues et molles.
Il y a trois jours déjà, l’ONG catholique CCFD-Terre solidaire annonçait un échec
historique. Le collectif Rio+20, dont le Secours Catholique est membre, constate,
pour sa part, qu’il n’existe toujours pas réellement une vision intégrée entre l’environnement,
l’économique et le social. « Ce qui transparaît avant tout, c’est l’image d’un monde
paralysé par les rebonds imprévisibles de la crise économique et financière. La crise
génère pour le moment un conservatisme consistant à figer les positions actuelles
et en aucun cas la recherche de solutions nouvelles ». Une délégation d’évêques
africains a fait le déplacement jusqu’à Rio pour faire part de sa vive inquiétude.
Dans un message, la délégation demande davantage de transparence en matière de législations
et d’exploitation des ressources naturelles. Elle souligne que la mauvaise gestion
des forêts, des terres, de l’eau et des ressources minières et biologiques, ainsi
que la compétition agressive que se livrent les puissances étrangères, engendrent
des conflits et des guerres en Afrique. Par ailleurs, les intérêts étrangers accentuent
la corruption et les inégalités sociales. La population ne tire aucun bénéfice de
la présence des multinationales. Au contraire, la situation s’aggrave et nécessite
une intervention urgente. De vastes régions africaines ont été dévastées. Les évêques
africains demandent que les populations locales soient consultées avant la signature
des contrats d’exploitation des ressources de leurs pays.