Le père Jean-côme About commente l’Évangile du dimanche 1er juillet Évangile de
Jésus-Christ selon saint Marc 5,21-43 Ecoutez
1 er Juillet.
Ce 13° dimanche ordinaire nous partage deux paraboles qui nous posent des questions
redoutables. Le Christ guérit un malade et ressuscite la fille de Jaïre. Bien sûr
c’est sa vocation de redresser ce qui était tordu, mais alors pourquoi alors tant
de gens après lui seront-ils de nouveau malades, pourquoi tous devront-ils mourir
? Dieu veut-il la mort ? Si rien ne change en ce monde, alors pourquoi le Christ est-il
venu? Les deux récits entrelacés nous racontent deux événements simultanés, l’un dans
la volonté du Christ, l’autre qui lui est imposé.
Jaïre, le chef de la synagogue,
connaissant la réputation de Jésus, se jette à ses pieds car sa fille est mourante.
Et la fin du récit, nous confirme que dans nos conceptions, la mort a pris le pas
sur la vie de l’enfant. Et Jésus dit, comme il le dira pour Lazare, que « l’enfant
n’est pas morte, elle dort ». Cela lui vaut des moqueries qui cesseront dès la jeune
fille se lèvera et mangera.
Jésus nous déconcerte car devant la mort corporelle,
il parle de sommeil. Il nous introduit en fait dans une espérance qui n’est plus de
l’ordre matériel mais spirituel. L’apocalypse va d’ailleurs le déployer dans son récit
en, parlant de cette seconde mort qui est la plus à craindre, celle de la géhenne
et, qui, en fait, est la séparation définitive de Dieu.
Sur celle-ci, la
mort spirituelle en face à face avec Dieu, Jésus ne peut influencer notre choix de
refuser Dieu, sur celle matérielle, tout pouvoir lui est donné car il rectifie une
action injuste conséquence d’un mal qui touche les innocents. Pourquoi ne rectifie-t-il
pas toutes les actions injustes dont la conséquence est la mort ? Parce qu’il ne peut
agir que dans un amour partagé et il ne peut nous sauver contre notre volonté.
Dieu
ne se réduit pas à un magicien qui nous forcerait à son bien d’un coup de baguette
magique. De plus, il respecte trop sa propre liberté qu’il nous a donnée dans son
image pour ne pas nous laisser le choix de notre devenir, avec lui ou en dehors de
lui. Qui aime ne peut forcer à aimer même pour le bien certain de la personne. Il
faudra toujours cette attente infinie d’une réponse avant de pouvoir agir en vérité.
C’est la réponse que donne Jésus à Jaïre.
Et c’est celle que va vivre la femme
découragée de ses hémorragies en touchant le vêtement de Jésus. Elle a tellement le
désir de cette guérison et la confiance est si grande en Jésus, que celui qui est
la Vie ne peut que laisser sourdre de lui-même la force de vie qui guérit. L’amour
appelle l’amour et Jésus ne peut que répondre à cela. Son action salvatrice que nous
percevons comme donnée malgré lui, est en fait anticipée, lorsque nous correspondons
véritablement et charitablement à son amour. D’où la force qui guérit. Il ira même
jusqu’à cristalliser cette vocation anticipatrice en nous disant : « Demander et
vous obtiendrez ». D’ailleurs il ne gronde pas cette femme mais il lui demande une
expression de foi explicite qu’elle fait par son récit.
Ainsi notre foi rend
présent ce que Dieu a déjà anticipé pour nous pour notre salut. Notre réponse d’amour
l’actualise dans notre temps. C’est pourquoi nous ne pouvons pas nous arrêter simplement
au matériel, à la mort et à la maladie et les reprocher à Dieu ; mais laissons le
regard de foi de notre cœur aller au-delà des simples apparences et discerner en nous
les écueils évités, les péchés pardonnés et le salut accompli en nous.