Vingt ans de relations diplomatiques entre la Géorgie et le Saint-Siège
Vingt ans de relations diplomatiques entre la Géorgie et le Saint-Siège. De toute
évidence, cela mérite d’être célébré. Une conférence sera donnée ce jeudi 21 juin,
à Rome, à deux pas de la place Saint-Pierre, par l’Ambassadeur de Géorgie près le
Saint-Siège et l’Ordre de Malte, la princesse Kethevane Bagration de Moukhrani. Un
rendez-vous marqué par l’intervention de Mgr Dominique Mamberti, Secrétaire du Saint-Siège
pour les Rapports avec les Etats et du vice-ministre géorgien des Affaires étrangères,
Nikoloz Vashakidze. Au début du mois de juin, l’Ambassadeur de Géorgie et son époux,
le Prince Raimondo Orsini avaient invité un parterre nourri de représentants du monde
catholique, diplomatique et politique, des personnalités de la Curie et de l’aristocratie
romaine, dont le cardinal Jean-Louis Tauran, ancien secrétaire du Saint-Siège pour
les rapports avec les Etats et le Grand Commandeur de l’Ordre souverain de Malte.
Dans un discours, la princesse Bagration de Moukhrani avait évoqué le lien très ancien
qui unit la Géorgie au Saint-Siège, la Géorgie qui a été parmi les premières nations
à proclamer le christianisme religion d’Etat. Ce parcours, cependant, n’a pas toujours
été serein : en 2003, un accord entre l’Etat géorgien et le Vatican avait été annulé
à la dernière minute en raison de l’opposition de l’Eglise orthodoxe de Géorgie. Le
texte devait conférer un statut juridique à l’Eglise catholique. Le cardinal Jean-Louis
Tauran, qui s’était rendu à Tbilissi pour la signature, avait ouvertement exprimé
son vif mécontentement. L’importance donnée à la célébration de ce XX° anniversaire
semble indiquer que cet incident fait désormais partie du passé. Dans son discours
annuel au corps diplomatique, en janvier dernier, Benoît XVI a salué l’adoption en
Géorgie d’une modification législative grâce à laquelle la personnalité juridique
publique des minorités religieuses est reconnue.
Récemment de passage à Rome,
Thorniké Gordadzé Vice-ministre des Affaires étrangères de Géorgie a accepté de répondre
aux questions de Radio Vatican. Ce jeune chercheur est né à Koutaïssi, deuxième ville
de cette République caucasienne. Jusqu'à l'âge de 15 ans, il a grandi sous l'URSS,
dont son grand-père prévoyait déjà le déclin. Lorsque l'Union soviétique s'est effondrée
et la guerre civile a éclaté en Géorgie, ses parents l'ont envoyé en France, où il
a suivi des études à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris et soutenu une thèse
de sciences politiques intitulée « Formation socio-historique de la nation géorgienne.
Les legs des identités pré-modernes, les idéologies et acteurs nationalistes ». Interrogé
par Catherine Aubin il explique comment il s'efforce d’ancrer son pays d'origine à
l'Europe.