2012-06-19 11:15:22

Les évêques du Canada mettent en garde contre le suicide assisté


Commentaire sur la décision de la Cour suprême de la Colombie-Britannique
La Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a appris avec désolation la décision que vient de rendre un juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique sur le suicide assisté. La position de l’Église catholique est claire sur cette question : la vie humaine est un don de Dieu. Pour cette raison, comme l’enseigne le Catéchisme de l’Église catholique, au no 2280, « nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas. »
Être les intendants de la vie requiert également pour chacun de nous et pour la société tout entière que nous répondions aux souffrances physiques, émotionnelles et morales des personnes de tous âges, particulièrement celles qui sont sérieusement malades ou handicapées. Dans cette perspective, comme l’ont déclaré les évêques du Canada en 2005, nous sommes confrontés à une option fondamentale et la manière dont nous y répondons révèle la vraie nature du cœur de notre société. Démontrons-nous de la sollicitude envers la personne malade, âgée, handicapée et vulnérable en l’encourageant à commettre un suicide ou en la tuant délibérément par le biais de l’euthanasie ? Ou favorise-t-on plutôt une culture de vie et d’amour, dans laquelle chaque personne, à tout moment et en toutes circonstances au cours de sa vie naturelle, est perçue comme un don?
La CECC fera un commentaire plus détaillé à une date ultérieure, une fois qu’il sera possible d’examiner le jugement de 395 pages. La loi de la Cour suprême de la C.-B. alloue un an au Parlement pour étudier la question. Cela donnera aussi le temps nécessaire à la CECC de soumettre ses observations au moment opportun.
+ Richard W. Smith, Archevêque d’Edmonton, Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada

Mgr Paul-André Durocher est vice-président de la Conférence des évêques canadiens Il explique le danger social que représente le suicide assisté. Des propos recueillis par Charlie Vandekerkhove. RealAudioMP3
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A Zurich, les participants à un congrès mondial sur le suicide assisté, ont appelé ce 16 juin à "briser le tabou de la mort" afin d'évoquer plus librement l'accompagnement en fin de vie. En Suisse, le suicide assisté est autorisé sous certaines conditions. La personne prend elle-même une dose mortelle de médicaments. Mais les autorités elle-même sont préoccupées par certaines dérives. Dans un communiqué, la Coalition pour la prévention de l'euthanasie a indiqué que "dans différents pays (Belgique, Pays-Bas) la mise à mort du patient se fait même sans son consentement".
Y-a-t-il une différence entre l’euthanasie et le suicide assisté ? Charles Le Bourgeois a posé la question à Thierry Collaud. Il est médecin, théologien et président de la Commission bioéthique de la Conférence des évêques Suisses. RealAudioMP3

Un article paru dans la revue Études de février 2012 attire l’attention sur l’aspect financier de ces pratiques. Selon cet article, l’association Dignitas, membre de la Fédération mondiale pour le droit de mourir qui a organisé le congrès de Zurich, est inscrite au registre du commerce sous le titre d’« association exerçant une industrie à titre commercial ». Elle annonce un chiffre d’affaires d’1,4 millions de francs en 2008 et exige une avance minimale de 10.000 fr. par suicide assisté, soit près de 8 300 €. L’article d’Etudes ajoute : « De par son caractère public, professionnel, voire commercial, l’activité des organisations d’aide au suicide reflète notre attitude collective à l’égard de la faiblesse et de la dépendance. On peut y discerner, au-delà de la sacralisation rassurante de l’autonomie individuelle, les contours d’une société empreinte d’une radicale indifférence, d’une impitoyable dureté. Prôner une « mort dans la dignité », avant l’irrémédiable détérioration des facultés physiques et mentales, présente le risque de mettre en cause la dignité, voire le sens même de l’existence des personnes âgées, impotentes ou handicapées et à les conforter dans le souci de ne pas s’avérer une charge pour leurs proches ou la société. »








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