Les évêques du Canada mettent en garde contre le suicide assisté
Commentaire sur la décision de la Cour suprême de la Colombie-Britannique La Conférence
des évêques catholiques du Canada (CECC) a appris avec désolation la décision que
vient de rendre un juge de la Cour suprême de la Colombie-Britannique sur le suicide
assisté. La position de l’Église catholique est claire sur cette question : la vie
humaine est un don de Dieu. Pour cette raison, comme l’enseigne le Catéchisme de
l’Église catholique, au no 2280, « nous sommes les intendants et non les propriétaires
de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas. » Être les intendants
de la vie requiert également pour chacun de nous et pour la société tout entière que
nous répondions aux souffrances physiques, émotionnelles et morales des personnes
de tous âges, particulièrement celles qui sont sérieusement malades ou handicapées.
Dans cette perspective, comme l’ont déclaré les évêques du Canada en 2005, nous sommes
confrontés à une option fondamentale et la manière dont nous y répondons révèle la
vraie nature du cœur de notre société. Démontrons-nous de la sollicitude envers la
personne malade, âgée, handicapée et vulnérable en l’encourageant à commettre un suicide
ou en la tuant délibérément par le biais de l’euthanasie ? Ou favorise-t-on plutôt
une culture de vie et d’amour, dans laquelle chaque personne, à tout moment et en
toutes circonstances au cours de sa vie naturelle, est perçue comme un don? La
CECC fera un commentaire plus détaillé à une date ultérieure, une fois qu’il sera
possible d’examiner le jugement de 395 pages. La loi de la Cour suprême de la C.-B.
alloue un an au Parlement pour étudier la question. Cela donnera aussi le temps nécessaire
à la CECC de soumettre ses observations au moment opportun. + Richard W. Smith,
Archevêque d’Edmonton, Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada
Mgr
Paul-André Durocher est vice-président de la Conférence des évêques canadiens Il explique
le danger social que représente le suicide assisté. Des propos recueillis par Charlie
Vandekerkhove. ********** Article
précédent A Zurich, les participants à un congrès mondial sur le suicide assisté,
ont appelé ce 16 juin à "briser le tabou de la mort" afin d'évoquer plus librement
l'accompagnement en fin de vie. En Suisse, le suicide assisté est autorisé sous certaines
conditions. La personne prend elle-même une dose mortelle de médicaments. Mais les
autorités elle-même sont préoccupées par certaines dérives. Dans un communiqué, la
Coalition pour la prévention de l'euthanasie a indiqué que "dans différents pays (Belgique,
Pays-Bas) la mise à mort du patient se fait même sans son consentement". Y-a-t-il
une différence entre l’euthanasie et le suicide assisté ? Charles Le Bourgeois a posé
la question à Thierry Collaud. Il est médecin, théologien et président de la Commission
bioéthique de la Conférence des évêques Suisses.
Un article
paru dans la revue Études de février 2012 attire l’attention sur l’aspect financier
de ces pratiques. Selon cet article, l’association Dignitas, membre de la Fédération
mondiale pour le droit de mourir qui a organisé le congrès de Zurich, est inscrite
au registre du commerce sous le titre d’« association exerçant une industrie à titre
commercial ». Elle annonce un chiffre d’affaires d’1,4 millions de francs en 2008
et exige une avance minimale de 10.000 fr. par suicide assisté, soit près de 8 300
€. L’article d’Etudes ajoute : « De par son caractère public, professionnel, voire
commercial, l’activité des organisations d’aide au suicide reflète notre attitude
collective à l’égard de la faiblesse et de la dépendance. On peut y discerner, au-delà
de la sacralisation rassurante de l’autonomie individuelle, les contours d’une société
empreinte d’une radicale indifférence, d’une impitoyable dureté. Prôner une « mort
dans la dignité », avant l’irrémédiable détérioration des facultés physiques et mentales,
présente le risque de mettre en cause la dignité, voire le sens même de l’existence
des personnes âgées, impotentes ou handicapées et à les conforter dans le souci de
ne pas s’avérer une charge pour leurs proches ou la société. »