Les chrétiens une nouvelle fois pris pour cible au Nigéria
Plus de vingt personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessées ce dimanche
au Nigéria dans des attentats qui ont frappé cinq églises de l'Etat de Kaduna, dans
le nord du pays et les émeutes de chrétiens en colère qui ont suivi ces attaques.
C’est ce qu’a indiqué un responsable de l'Agence Nationale des secours d'urgences
(NEMA). Les autorités locales ont annoncé l'instauration d'un couvre-feu immédiat
de 24 heures dans la totalité de l'Etat. Ces attentats n'avaient pas été revendiqués
en début de soirée. Interrogé par des journalistes, le père Federico Lombardi, directeur
de la salle de presse du Saint-Siège, a estimé que "ce caractère systématique des
attentats le dimanche était horrible et inacceptable". Il a demandé "des interventions
efficaces qui réussissent à contenir et à éliminer le terrorisme". "Le risque s'aggrave
que la violence continue et s'élargisse, provoquant des représailles et alimentant
les tensions non seulement aux dépens des chrétiens, mais aussi d'une population très
nombreuse, désireuse d'une coexistence pacifique", a-t-il déclaré.
Le 3 juin
dernier un attentat suicide à la voiture piégée près d'une église à Bauchi dans le
nord-est du pays avait fait quinze morts dont le kamikaze et quarante blessés. Le
10 juin une autre attaque avait frappé deux églises, à Jos et Biu également dans le
nord-est du pays faisant 4 morts dont un kamikaze et une cinquantaine de blessés.
Une attaque revendiquée par le groupe islamiste Boko Haram. Le Saint-Siège avait exprimé
sa douleur et son horreur suite à ces attentats. Le père Federico Lombardi avait alors
souligné qu’il s’agissait d’événements très tristes et dramatiques qui se produisent
désormais régulièrement le dimanche. Il avait réaffirmé la participation du Saint-Siège
et sa proximité avec l’Eglise nigériane et formulé l’espoir que les autorités réussissent
à faire face à une situation qui ne semble pas s’améliorer. (Avec AFP, Dimanche 17
juin 19h30)