Vatileaks : la commission cardinalice reçue par le Pape
Benoît XVI a reçu ce samedi soir les cardinaux Julian Herranz, Jozef Tomko et Salvatore
De Giorgi, membres de la Commission d’enquête sur les fuites de documents confidentiels
du Siège apostolique. Chargée par le Pape de procéder à des auditions et de recueillir
des informations, cette commission cardinalice a pleine autorité pour faire la lumière
sur ces épisodes. Parallèlement, une enquête pénale est menée par le juge d'instruction
Piero Antonio Bonnet et par le promoteur de justice Nicola Picardi. Cette enquête
a déjà conduit à l’arrestation, le 23 mai dernier, du majordome du Pape, Paolo Gabriele.
Benoît XVI suit de près cette affaire qui nuit considérablement à l’image de l’Eglise
dans l’opinion publique. Il n’a pas hésité d’ailleurs à en parler publiquement. Dans
une longue interview accordée au journaliste John Allen, du National Catholic reporter,
le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi,
rejette les théories du complot et dément l’existence de divisions entre les dicastères
de la Curie romaine.
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de presse, ce lundi 11 juin à la mi-journée au Vatican, dans le cadre de l’enquête
sur les fuites de documents confidentiels. Le directeur du Bureau de presse a fait
le point sur les investigations, indiquant que la reprise formelle des interrogatoires
de Paolo Gabriele, l’ex-majordome du Pape, arrêté le 23 mai, n'était pas prévue dans
les jours qui viennent. Mais l’étude du matériel utile à l’enquête se poursuit. Les
avocats de Paolo Gabriele ont présenté une demande de mise en liberté provisoire.
Le père Federico Lombardi a répondu aux questions des journalistes démentant la
plupart des rumeurs, thèses et suppositions rapportées par une partie de la presse.
Ainsi, il a affirmé n’avoir rien à dire sur les rumeurs selon lesquelles deux cardinaux
et quatre ou cinq laïcs, dont un journaliste, feraient l’objet d’une enquête. Paolo
Gabriele est toujours le seul placé sous enquête. Interrogé sur la « lenteur »
de l’enquête, le directeur du Bureau de presse a répondu que cela prouvait que le
travail était fait scrupuleusement, en procédant par étapes, car il s’agit aussi de
montrer qu’on ne cherche pas un bouc émissaire. On essaye au contraire de comprendre
s’il y a des responsabilités au-delà de la personne interrogée. Le père Lombardi a
recommandé la prudence face aux nombreuses informations qui circulent dans les médias.
En
ce qui concerne l’enquête sur les comptes de l’IOR, Institut pour les œuvres de religion,
une commission rogatoire a effectivement été lancée par le Parquet de Trapani en mars
dernier. Elle est parvenue au Vatican le 9 mai, après avoir suivi les habituels canaux
diplomatiques, mais elle ne contient pas de demandes relatives à des opérations de
blanchiment d’argent ou de questions liées à la mafia. Il s'agit d'une enquête sur
une escroquerie présumée au détriment d’organismes ecclésiastiques du diocèse de Trapani.
Le Saint-Siège répondra en temps voulu. Le directeur du Bureau de presse a estimé
qu'il était temps de démystifier la légende selon laquelle le Vatican refuserait de
collaborer avec la justice italienne. Par exemple, en ce qui concerne l'affaire de
l’enlèvement d’Emanuela Orlandi, le Saint-Siège a répondu à toutes les demandes de
la justice italienne.
Le Père Lombardi a par ailleurs souligné que le fait
que le Saint-Siège ait décidé de se soumettre au jugement des experts européens de
Moneyval et de se conformer aux normes internationales en matière de transparence
financière devait être considéré comme une preuve de bonne volonté et de courage.
Techniquement, le fait que l’IOR n’ait plus de président depuis le limogeage du banquier
italien Ettore Gotti Tedeschi ne devrait pas avoir d'impact important sur l'évolution
de ce dossier.