Le Saint-Siège précise sa position au sujet de la Conférence des Nations Unies sur
le développement durable dite Rio + 20. Dans un long texte publié par l’Osservatore
romano, le journal du Vatican, le Saint-Siège préconise un renforcement de l’alliance
entre les hommes et leur environnement, ainsi qu’un changement des modèles de production
et de consommation. Le droit au développement, à un milieu naturel sain et au bien-être
social sont intimement liés à la dignité de l’homme. Le Saint-Siège met en garde contre
une technique sans éthique. Romilda Ferrauto
Il faut faire
vite car la famille humaine risque de disparaitre. Le Saint-Siège interpelle directement
les Etats et les décideurs, les invitant à mettre de côté leurs intérêts politiques,
économiques et idéologiques et à prendre leurs responsabilités à l’égard de l’humanité,
surtout vis-à-vis des plus pauvres et des futures générations. Parce que l’homme est
plus important que la technique, le texte encourage l’étude et l’exploitation d’énergies
et de technologies qui respectent l’humanité et la nature. Les progrès technologiques
de ces dernières décennies et la crise qui frappe tant de pays imposent une réflexion
sur le sens et les objectifs des politiques économiques et une révision profonde des
modèles de développement. C’est l’état de santé écologique de la planète qui l’exige,
et plus encore la crise culturelle et morale dont les symptômes sont visibles un peu
partout. Au rythme technologique actuel on court le risque d’un désarroi existentiel
généralisé – avertit le Saint-Siège. Sans proposer de solutions techniques car la
solution n’est pas seulement technique, le Saint-Siège demande que soit respectée
la dignité humaine dès la conception, que l’avortement et la contraception soient
exclus des politiques de santé, que le rôle de la famille et le principe de solidarité
soient développés. Quant à l’économie verte, pomme de discorde des négociations, des
clarifications sont nécessaires. Le Saint-Siège partage notamment la peur de l’instauration
d’un protectionnisme vert.