Dans la presse catholique africaine

Revue de la presse catholique africaine de cette semaine, nous avons lu ou consulté les revues, sites et éditions en ligne des organes comme : SENKTO (Sénégal), NCNS (Nigéria), CENCO, L’Effort camerounais, La Croix du Bénin, les conférences épiscopales du Gabon, du Burkina Faso et du Rwanda.

C’est une actualité qui vole dans tous les sens que nous donne à lire les confrères de la presse catholique africaine cette semaine. Les journaux sont concentrés sur beaucoup d’événements nationaux, même si de par leur dimension ils rattachent aussi à cette universalité qui « fait catholique ».

Ainsi, en République démocratique du Congo, les Evêques de la province ecclésiastique de Bukavu, à l’est du pays, font vigoureusement part de leurs préoccupations. Alors que le pays n’a vraiment jamais connu la paix durable depuis au moins une décennie, la nouvelle flambée de violences, autour de la traque d’un chef rebelle sur lequel pend un mandat d’arrêt international, est l’occasion d’une nouvelle flambée. Et comme toujours, ce sont les populations civiles qui en payent le prix fort.
« Parmi les objectifs de nos préoccupations, nous avons relevé une convergence d’indices qui évoquent le spectre d’une guerre aux contenus et aux mobiles encore cachés », notent les Evêques. « La reprise des violences des groupes armés au Nord Kivu, à la suite du mandat de la cour Pénale Internationale pour l’arrestation du général Bosco Ntaganda » conduit à ce que les Evêques appellent « un pullulement des violences », avec une multiplication notoire des acteurs et des groupes armés. Ils notent que la guerre et la violence conduisent à la destruction et à la mort de nombreux frères et sœurs innocents. « Nous avons besoin de conjuguer nos efforts pour ne pas voir notre pays voler en éclat sous l’effet de forces centrifuges qui comptent beaucoup de prédateurs à l’intérieur comme à l’extérieur. »
« Nous exhortons les autorités congolaises à mettre tout en œuvre pour que le 30 juin 2012 sur l’ensemble du territoire national, les citoyens célèbrent dans la dignité et la paix le 52 ème anniversaire de l’indépendance », écrivent les Evêques dans ce message que l’on peut lire en intégralité sur CENCO.
La paix a aussi été au centre des préoccupations du pèlerinage national du Nigéria le 1^er juin. Avec la participation de 25 Archevêques et Evêques, la manifestation qui s’est tenue au Centre chrétien national d’Abuja, a rassemblé des milliers de fidèles. Dans le contexte de violences et d’attaques incessantes de groupuscules islamistes contre les chrétiens, le pèlerinage a été un moment d’espérance pour tout le Nigéria, écrit NCNS, l’agence de presse catholique. « C’est par la prière que les chrétiens combattent la violence, pas par la violence ou la haine », a redit Mgr Ayo Marie Atoyebi, Evêque d’Ilorin au cours de ce pèlerinage. La prière est une arme efficace ; elle invoque la miséricorde de Dieu sur les trop nombreuses victimes chrétiennes et civiles, mais aussi sur les musulmans qui, eux aussi, sont la cible de l’aveuglement fanatique, a souligné Mgr Ignatus Ayau Kaigama, Archevêque de Jos, l’un des territoires les plus affectés par la violence des radicaux musulmans de Boko Haram.

Au Sénégal, SENKTO, le portail des catholiques, continue de prolonger les joies et grâces du Pèlerinage national annuel de Poponguine. Cet événement a vu converger vers cette localité proche de Dakar, des millions de fidèles de toute la sous-région et d’un peu plus loin les 26, 27 et 28 mai derniers. Le thème en était « Que tous soient un ».

L’unité non pas des seuls chrétiens mais des croyants, a également été au centre des préoccupations de la jeunesse au Burkina Faso le samedi 9 juin. Jeunes chrétiens et jeunes musulmans ont organisé un cross populaire, nous renseigne le site de la Confèrence épiscopale. Chrétiens et musulmans, « nous sommes tous dans la même barque. L’essentiel est qu’elle ne chavire pas ; nous coulerions tous », proclamaient certains calicots. Les jeunes ont remis un message d’engagement à Mgr Joachim Ouédraogo, chargé du Dialogue interreligieux au sein de la Conférence épiscopale qui, tout en se félicitant du bon climat qui règne entre les fidèles des deux religions au Burkina Faso a tout de même exhorté à « ne pas dormir sur ses lauriers » dans un domaine où un rien peut tout remettre en cause.
Le site de la Confèrence épiscopale du Gabon nous renseigne que les pèlerins partis en Terre Sainte sont rentrés dans leur pays. Le groupe des fidèles était conduit par Mgr Basile Mve Engone, Archevêque de Libreville.
Au Rwanda, les fidèles sont en dévotion et recueillement autour des reliques de Sainte Marguerite-Marie Alacoque, apôtre de la Congrégation du Sacré-Cœur de Jésus. Ses reliques seraient actuellement en pèlerinage dans le pays, à l’initiative de la Communauté de l’Emmanuel du Rwanda.
Dans cette actualité éclatée, on lira avec amusement l’éditorial de La Croix du Bénin qui, sur le ton du « mieux vaut en rire pour ne pas en pleurer », interpelle la classe politique. « Que le Bénin n’aille pas bien, personne ne peut le discuter. Mais pouvons-nous dire que, pour le moins, nous recherchons (…) les réponses à nos problèmes de façon responsable ? », interroge le journal de l’Eglise.
« Si les joutes politiques et les média suffisaient, poursuit le journal, le Bénin serait un Eldorado. Il y a seulement que, après la parole et la défense des intérêts particuliers, nous oublions de poser des actes responsables. C’est ça s’amuser, s’amuser à en mourir ».

Où l’actualité n’est pas amusante du tout, c’est au Cameroun. L’Effort camerounais nous apprend avec ahurissement que, « au mépris de la loi » et de dispositions réglementaires récentes, le Préfet du département du Lom et Djerem (Région de l’Est) est allé saccager la résidence de Mgr Andrzej Krynski, dans le diocèse de Bertoua. « Le motif évoqué par le préfet est celui de la recherche d’un logement pour une autorité publique en détresse » !
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Albert Mianzoukouta, Journaliste au Programme Français-Afrique, Radio Vatican.