Le Pape invite à rétablir l’équilibre entre l’adoration et l’assemblée liturgique
A l’occasion de la Fête-Dieu, comme chaque année, Benoît XVI a présidé une messe solennelle
dans la soirée de ce jeudi 7 juin. La célébration s’est déroulée sur le parvis de
la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome, suivie de la procession eucharistique
jusqu’à la basilique Sainte-Marie-Majeure, le long de la via Merulana. Dans son homélie,
le Pape a proposé une méditation sur le culte de l’Eucharistie et son caractère sacré.
Benoît XVI a regretté que dans un passé récent, le Mystère de l’Eucharistie ait
été l’objet de visions incomplètes. Il s’est notamment attardé sur le sens de l’adoration
du Saint-Sacrement, pénalisé par une interprétation unilatérale du Concile Vatican
II qui a privilégié l’assemblée liturgique. Il faut rétablir, selon lui, le juste
équilibre entre l’adoration et la célébration de l’Eucharistie. Car ce déséquilibre
a eu des répercussions sur la vie spirituelle des fidèles qui perçoivent moins bien
le sens de la présence permanente de Jésus parmi nous. Pour le Pape, il ne faut pas
opposer la célébration et l’adoration comme si elles étaient en concurrence. La communion
et la contemplation sont complémentaires. Et Benoît XVI a évoqué ses veillées inoubliables
avec les jeunes à Cologne, Londres, Zagreb, Madrid.... A propos du caractère sacré
de l’Eucharistie, Benoît XVI a déploré l'influence de la sécularisation héritée des
années soixante et soixante-dix du siècle dernier. Le nouveau culte apporté par le
Christ a toujours besoin de signes et de rituels - a-t-il insisté. De plus, la disparition
du rituel sacré appauvrit la culture et laisse le champ libre aux nombreux succédanés
présents dans la société de consommation, à d’autres rites et signes qui peuvent devenir
des idoles.
La célébration de la solennité du Corps et du Sang du Christ (Corpus
domini), ou Fête-Dieu, attire chaque année de nombreux fidèles du diocèse de Rome
mais aussi des pèlerins du monde entier. Plusieurs groupes participent à la procession
: les chevaliers du Saint-Sépulcre, les confraternités, les enfants de la première
communion…. Cette tradition, à Rome, remonte au Pape Nicolas V, au XV° siècle. Elle
a été reprise par Jean-Paul II en 1979, après plus d’un siècle d’interruption. Cette
année, le cardinal vicaire du diocèse de Rome, Agostino Vallini, avait invité tous
les fidèles à participer nombreux à cet événement ecclésial… « au moment où le Siège
de Pierre est l’objet d’insinuations graves et injustes qui désorientent les fidèles
».
Compte rendu de l'homélie de Benoît XVI, Mathilde Auvillain
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Pendant
ce temps, Dublin se prépare à accueillir le congrès eucharistique international, du
10 au 17 juin, avec en toile de fond la crise des abus qui a sévèrement ébranlé l’Eglise
d’Irlande et jeté une ombre sur les rapports entre le Saint-Siège et Dublin. La crise
économique et financière qui n’a pas épargné l’Irlande sera également présente dans
tous les esprits. Alors que l'on célèbre le 50° anniversaire de l’ouverture du Concile
Vatican II, le thème du congrès est tiré de la constitution dogmatique Lumen Gentium
: « L’Eucharistie : communion avec le Christ et entre nous »
Le cardinal Marc
Ouellet représentera le Pape en qualité de Légat pontifical. Interrogé par Romilda
Ferrauto, il explique quels sont les principaux enjeux du congrès de Dublin