Les chrétiens pakistanais, de plus en plus vulnérables
Pas de répit pour les chrétiens au Pakistan : des extrémistes ont récemment fait irruption
dans le quartier chrétien de Karachi tirant sur la foule. Il y a eu des blessés.
La violence sectaire se répand jour après jour et les chrétiens vivent dans la terreur.
Un député chrétien, président du Comité permanent pour les minorités, a reçu des menaces
de la part des islamistes qui veulent expulser tous les non-musulmans du pays. Sa
vie est en danger. La police a été informée, mais elle ne fait rien. Olivier Bonnel
50 000 chrétiens
vivent dans un quartier densément peuplé de Karachi dans des conditions de pauvreté
extrême. Ils manquent de tout, leurs droits sont bafoués. De plus en plus souvent
des extrémistes armés y font irruption, y compris en plein jour. Les maisons sont
saccagées, les femmes sont violées, des enfants torturés. Des civils désarmés et innocents
sont victimes d’exactions et d’extorsions. Malgré leur pauvreté et leur faiblesse,
les chrétiens sont souvent considérés comme des espions au service de l’Occident –
explique le frère du ministre Shahbaz Bhatti assassiné en 2011. Le Pakistan a été
fondé en 1947 afin de protéger les droits de la minorité musulmane en butte à de nombreuses
discriminations dans le sous-continent indien. Aujourd’hui, dans ce pays où les musulmans
forment 95 % de la population, les minorités religieuses ne sont pas protégées. Le
gouvernement pakistanais, dont la survie est menacée, semble impuissant ; alors que
la situation économique se détériore, l’intolérance religieuse, entretenue par les
écoles coraniques prend de l’ampleur. Paul Bhatti renvoie l’occident lui-même devant
ses responsabilités : pour lutter contre l’occupation soviétique de l’Afghanistan,
il n’a pas hésité à instrumentaliser la religion en renforçant les mouvements fanatiques
et extrémistes qui sont désormais profondément enracinés dans la société pakistanaise.
Plus récemment la guerre coûteuse contre le terrorisme menée par l’occident a été
un échec. Pour Paul Bhatti, la solution ne peut être imposée de l’étranger par la
force des armes. Elle passe par l’éducation et la lutte contre l’analphabétisme. (Sources
: Fides et AED)