2012-05-14 14:29:05

Hildegarde de Bingen, une sainte depuis des siècles


Le 10 mai, dans un décret de la Congrégation pour les causes des saints, Benoît XVI a étendu à l’Eglise Universelle le culte liturgique rendu à sainte Hildegarde de Bingen, moniale bénédictine, née à Bermersheim en Allemagne, en 1098, et décédée à Rupertsberg en 1179. Cette moniale bénédictine allemande, à la fois mystique et femme de lettres, était aussi musicienne et compositrice, experte en sciences de la nature et en médecine.
Benoît XVI cite régulièrement cette mystique rhénane, lors de ses angélus et dans ses catéchèses, comme ce fut le cas en septembre 2010. Le Pape déclarait : « Durant les siècles de l’histoire que nous appelons habituellement Moyen-âge, diverses figures féminines émergent pour la sainteté de leur vie et la richesse de leur enseignement. Aujourd’hui, je voudrais vous présenter l’une d’elles : Sainte Hildegarde de Bingen, qui vécut en Allemagne au XIIème siècle. »
Dixième enfant d'une famille noble très croyante, Hildegarde de Bingen fut consacrée à la religion dès son plus jeune âge. À l'âge de huit ans, elle entre au couvent des bénédictines de Disibodenberg sur le Rhin, dans le diocèse de Mayence, pour son instruction sous la tutelle de Jutta de Sponheim. Elle prononce ses vœux perpétuels et reçoit vers l'âge de quinze ans le voile monastique des mains de l'évêque Othon de Bamberg. Lorsque Jutta meurt en 1136, Hildegarde est élue abbesse de Disibodenberg, à l'âge de 38 ans. Elle commence à 43 ans à consigner les visions qu'elle a depuis l'enfance, dans le Scivias (du latin sci vias Dei « sache les voies de Dieu »). Visions dont saint Bernard de Clairvaux authentifiera la véracité. En 1147, elle fonde l’abbaye de Rupertsberg. Puis elle écrit le Liber vitae meritorum et le Liber divinorum operum. En 1165, elle fonde l’abbaye d’Eibingen. Hildegarde a composé plus de soixante-dix hymnes liturgiques. Elle a aussi composé un drame liturgique intitulé Ordo virtutum (Le jeu des vertus), qui comporte quatre-vingt-deux mélodies et qui met en scène les tiraillements de l'âme entre le démon et les vertus.
« Voilà le signe d’une authentique expérience de l’Esprit Saint, source de tout charisme : la personne dépositaire de dons surnaturels ne s’en vante jamais, ne les montre pas et surtout fait preuve d’une obéissance totale envers l’autorité ecclésiastique. Chaque don donné par l’Esprit Saint est destiné, en fait, à l’édification de l’Église ; et l’Église, par ses pasteurs, en reconnaît l’authenticité », expliquait encore Benoît XVI dans l’une des deux catéchèses qu’il lui a consacrées en septembre 2010.
Béatifiée en 1244 par Innocent IV, elle ne fut jamais canonisée. Déjà honorée du titre de "sainte", son procès de canonisation, plusieurs fois relancé, n'a jamais abouti. Benoît XVI reconnaît ainsi le culte qui lui est rendu depuis des siècles, étant déjà inscrite au martyrologe romain sous le titre de sainte, à la date du 17 septembre, date de sa mort. Le Pape vient ainsi de procéder à la Canonisation équipollente (équivalente), sans procès préalable, et devrait très certainement la proclamer Docteur de l’Eglise. Un titre que l’Église attribue officiellement à des théologiens auxquels elle reconnaît une autorité particulière de témoins de la doctrine, en raison de la sûreté de leur pensée, de la sainteté de leur vie, de l’importance de leur œuvre.
A ce jour, l’Église a reconnu trente-trois docteurs de l’Eglise. Parmi eux, trois femmes : Catherine de Sienne (1347-1380), Thérèse d’Avila (1515-1582) et Thérèse de Lisieux (1873-1897), proclamée en 1997.
Le pape devant encore publier la Lettre apostolique qui déclarera officiellement saint Jean d’Avila (1502-1569) docteur de l’Église, comme il l’avait annoncé lors des JMJ de Madrid, Hildegarde de Bingen pourrait ainsi devenir le 35e docteur de l’Église.








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