Le mauvais temps bouscule le programme du Pape en Toscane
En raison du mauvais temps, ce dimanche, Benoît XVI a été contraint de renoncer à
la 2° étape de sa visite en Toscane : le sanctuaire franciscain de l’Averne, situé
à plus de mille mètres d’altitude, où Saint François a reçu les stigmates en 1224,
deux ans avant sa mort. Le Pape s’est rendu directement à Sansepolcro, une ville
historique fondée il y a mille ans par deux pèlerins de retour de Jérusalem et dont
la cathédrale abrite la Sainte Face, un crucifix en bois d’origine carolingienne.
A son arrivée, les cloches ont sonné à toute volée. Malgré le mauvais temps, nos cœurs
sont pleins de lumière et de joie, a-t-il dit à la population déclenchant un tonnerre
d’applaudissements. La foule ne s’était pas laisser décourager par la pluie. Les
jeunes doivent avoir le courage de s’engager pour le bien commun – a dit le Pape –
ayez le courage d’oser, soyez prêts à donner une nouvelle saveur à la société civile,
en y mettant le sel de l’honnêteté et l’altruisme désintéressé. Quant à la vie politique,
les chrétiens doivent dépasser les intérêts particuliers. L’Eglise a besoin de laïcs
éclairés. Les chrétiens doivent contribuer à la naissance d’une nouvelle éthique publique.
En raison de ce changement de programme, Benoît XVI a pu assister avant de quitter
Arezzo à un spectacle de jongleurs de drapeaux. Il en a profité pour se faire prendre
en photo avec les artistes qui avaient revêtu des costumes de la Renaissance, et pour
redire que la Renaissance, justement, nous a légué une vision encourageante de l’homme,
créé à l’image de Dieu. C’est une vision chrétienne qui nous réconforte et nous dit
que nous sommes capables d’aller de l’avant, de surmonter les problèmes actuels et
d’ouvrir nos cœurs à l’avenir.
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la crise, il faut partager les ressources et changer de style de vie. Benoît XVI l’a
affirmé ce dimanche au cours d’une messe en plein air à Arezzo. Le Pape effectue sa
première visite pastorale en terre toscane. Il a été accueilli à son arrivée par le
premier ministre italien Mario Monti et son épouse. Romilda Ferrauto Dans son homélie,
Benoît XVI a exhorté à lutter contre la culture de l’éphémère qui a trompé tant de
personnes et provoqué une crise spirituelle profonde. Face aux difficultés actuelles,
la recette c’est de ne pas céder au matérialisme et de relancer l’éducation aux valeurs.
La crise économique impose la recherche de solutions plus rapides et efficaces, surtout
en faveur des jeunes, les plus éprouvés. Le Pape a recommandé l’attention aux plus
faibles, le respect de la dignité de chacun, la solidarité avec les pauvres, l’accueil,
faisant appel à l’histoire et aux traditions de la Toscane, patrie de la Renaissance,
avec sa culture et ses valeurs. Evoquant quelques grands noms de la Renaissance italienne,
le Pape s’est demandé quelle vision de l’homme nous sommes aujourd’hui en mesure de
proposer aux nouvelles générations. La Toscane a joué un rôle actif dans l’affirmation
d’une conception de l’homme, fondée sur les valeurs chrétiennes, qui a marqué l’histoire
de l’Europe. Et Benoît XVI a encouragé les chrétiens à être le ferment de la société,
des protagonistes actifs, audacieux et cohérents. Le Pape a concélébré l’Eucharistie
dans un grand parc situé au pied de la cathédrale Saint-Donat, avec tous les évêques
de Toscane et plus de 200 prêtres, en présence de quelque 30 000 personnes. Auparavant,
l’évêque et le maire de la ville avaient tous deux évoqué la crise économique qui
n’épargne pas cette région, sans oublier le dossier sensible de l’immigration. L’Eglise
– a répondu Benoît XVI – doit elle aussi se montrer concrètement solidaire avec ceux
qui sont dans le besoin en partageant ses ressources et en encourageant un style de
vie plus sobre. Et à l’occasion de la prière du Regina Coeli, à la fin de la messe,
le Pape a invité les fidèles à demander à Dieu le réconfort moral pour que la communauté
d’Arezzo et l’Italie tout entière réagissent à la tentation du découragement. Forte
de sa grande tradition humaniste, l’Italie doit reprendre résolument le chemin du
renouveau spirituel et éthique pour obtenir une amélioration authentique de la vie
sociale et civile. Chacun peut et doit offrir sa propre contribution. Après la
célébration, Benoît XVI a visité la cathédrale Saint Donat avant de prendre son repas
avec les évêques de Toscane, un repas bio et régional, offert par les agriculteurs
de la région, soucieux de préserver le patrimoine naturel du territoire et de relancer
l’économie locale.