Commentaire de l'Évangile du 7e dimanche de Pâques
Le Père Jean-Côme About commente l'Évangile selon saint Jean (Jn 17, 11b-19) de
ce 7e dimanche de Pâques
« À l’heure où Jésus passait de ce monde à son
Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi : « Père saint, garde mes disciples
dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné en partage, pour qu’ils soient
un, comme nous-mêmes. » »
Le texte de
l'homélie :
Ce septième dimanche de Pâques nous plonge dans la prière sacerdotale
de Jésus. Elle est prononcée pour ainsi dire dans son passage de ce monde au Père,
si bien qu’il nous signifie qu’il passe de la vie terrestre à la mort de la croix
et à la résurrection. Pour nous ce passage correspond au temps entre l’Ascension
et la Pentecôte : Le Seigneur est allé au Père et l’Esprit n’est pas encore venu. Où
que nous soyons, nous vivons constamment dans ce passage : Jésus dit qu’il prie ainsi
« encore présent dans le monde », bien que « je ne sois pas du monde ». Telle est
notre situation : assumant toute la réalité de ce monde nous ne pouvons pas complètement
nous y identifier car si Dieu nous donne la vie pour que nous vivions la sienne, ce
monde prend notre vie pour une gloire vaine et incertaine. Là où Dieu nous propose
l’être, ce monde ne donne que l’avoir qui ne nous satisfera jamais. Pour nous,
Jésus va demander au Père de ne pas « nous retirer du monde », bien que, pas plus
que lui, nous ne soyons du monde. Sa demande pour les siens se fait double : qu’il
veuille bien les garder du « Mauvais », qui les tentera tant qu’ils seront dans le
monde ; et qu’il veuille bien les « consacrer dans la vérité ». Nous garder du
Mauvais, c’est-à-dire nous préserver de l’action de celui qui défigure toute la nature
humaine en la retranchant de son image en Dieu. L’amour vécu du Christ nous configure
à cette image de Dieu lui-même qu’il nous a donné lors de notre venue au monde et
qu’il désire sauver, non pas simplement en rétablissant l’imago Dei des origines mais
en nous offrant celle inestimable du Fils glorifié dans la croix et la résurrection.
C’est pourquoi il s’est consacré lui-même dans la passion afin que la vérité toute
entière jaillisse de son sacrifice d’amour : « pour eux je me consacre moi-même ».
Et la résurrection est le signe flagrant de la fécondité de cette consécration, c’est
pourquoi il désire que nous aussi nous soyons consacrés dans « la vérité ». Notre
consécration est l’accueil de « l’Esprit Saint », « la vérité toute entière », l’amour
réciproque entre le Père et le Fils, révélé par lui et qui fait la justice et la vérité
en tout cœur qui s’y abandonne. Son offrande d’amour devient la nôtre et il désire
que nous soyons vivifiés tout comme il le fut dans la résurrection. Il nous identifie
totalement à lui pour que nous soyons totalement unis au Père, comme il l’est par
l’Esprit. Seigneur, peut-on imaginer ce que tu as accomplis pour nous ? Ton œuvre
de salut nous dépasse infiniment mais chaque jour tu la rends de plus en plus réelle
en nous. Ouvres nos cœurs à l’intelligence de ton Esprit Saint, merci Alléluia !